La militante associative marocaine Aïcha Ech-Chenna, "porte-parole des sans voix", a été décorée, lundi soir à Rabat, des insignes de "Chevalier de la Légion d'Honneur" de la République française, en récompense à ses 52 ans de services en faveur des mères célibataires au Maroc. Cette distinction, qui s'ajoute au palmarès de récompenses recueillies à travers le monde, est "une reconnaissance qui vous permet de devenir le porte-parole de ce que vous appelez les +sans voix+", a indiqué l'ambassadeur de France, Charles Fries dans une allocution de circonstance. Pour M. Fries, il s'agit d'une occasion pour rendre hommage à "une femme de cœur, courageuse, tenace et audacieuse" pour son "engagement constant, déterminé, connu et reconnu" et son combat pour "confier un travail aux mères (célibataires, ndlr) tout en assurant la garde de leurs enfants". Dans le même ordre d'idées, il a souligné que cette décoration a été confiée à Mme Ech-Chenna en raison également de sa contribution à l'enrichissement des relations franco-marocaines dans le domaine social. Pour sa part, Mme Ech-Chenna a indiqué que cette distinction est une autre reconnaissance internationale du "travail au quotidien" de son association "Solidarité Féminine" et des valeurs humanistes pour lesquelles elle milite depuis plus de 50 ans. Il est temps de mettre "la main dans la main pour régler les vrais problèmes" auxquels font face les femmes marocaines afin de construire "une société plus juste et plus humaine", a-t-elle dit. Mme Ech-Chenna n'a pas manqué également de saluer le soutien total de SM le Roi Mohammed VI aux actions accomplies par l'association "Solidarité Féminine" et la haute sollicitude dont le Souverain ne cesse d'entourer les "catégories les plus défavorisées de la société marocaine". La cérémonie de remise de cette distinction a été marquée par la présence de nombre de personnalités du monde politique, diplomatique, économique et du tissu associatif. La Présidente-fondatrice de l'Association "Solidarité Féminine" fait partie de la promotion de Pâques 2013 de la Légion d'honneur, au même titre que M. Charles Fries, ambassadeur de France au Maroc (Chevalier), de la Prix Nobel de Médecine François Barré-Sinoussi, co-découvreuse du VIH (Grand officier), de l'ex-footballeur Lillian Thuram, ainsi que d'autres personnalités françaises et étrangères.
Figure de proue de la société civile au Maroc, Aicha Ech-Chenna a débuté son action associative dans le bénévolat en adhérant à l'éducation sanitaire au sein de la Ligue de Protection de l'Enfance et au sein de la Ligue de Lutte contre la Tuberculose. Elle a également oeuvré en faveur du planning familial et adhéré à l'Union nationale des Femmes marocaines à Casablanca, avant de créer l'association "Solidarité féminine" dont la vocation est d'aider les mères célibataires à se prendre en charge par leur propre effort. Mme Echenna a été récompensée pour cette action en novembre 2009 à Minneapolis (Etats-Unis) du Prix Opus, une sorte de Nobel de l'humanitaire doté d'un million de dollars. En 1995 à Paris, elle a reçu le prix des Droits de l'Homme de la République française. Aïcha Ech-Channa est née en 1941 dans la médina de Casablanca. Elle a passé son enfance à Marrakech pour revenir à Casablanca en 1953 où elle devait poursuivre ses études à l'Ecole française Foch et au Lycée Joffre, avant de rejoindre, en 1960, l'Ecole d'Etat d'infirmière où elle obtint un diplôme d'Etat.