Les Saoudiens se disaient prêts à « une action militaire » contre le Qatar si ce dernier acquerrait ce système, et demandaient à la France de faire pression sur Doha. Le Qatar n'a pas pris de décision sur l'achat d'un système de défense antiaérien russe, auquel s'oppose l'Arabie saoudite, même si des discussions avec Moscou ont bien eu lieu, a déclaré vendredi l'émir qatari à l'Elysée où il a été reçu par le président français Emmanuel Macron. « Il n'y a pas d'accord, jusqu'à maintenant il n'y a rien« , a simplement répondu, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, à une question de la presse sur l'éventualité de l'achat du système russe S-400 par Doha. Le journal Le Monde avait fait état début juin d'un courrier adressé par Ryad à Paris dans lequel les Saoudiens se disaient prêts à « une action militaire » contre le Qatar si ce dernier acquerrait ce système, et demandaient donc à la France de faire pression sur Doha. « Nous ne nous immisçons pas dans des dialogues à trois ou quatre« , a réagi Emmanuel Macron à l'issue du déjeuner de travail avec l'émir à l'Elysée. Les deux dirigeants se sont félicités de la « très bonne relation » entre la France et le Qatar, qualifié de « partenaire fiable« , notamment dans la lutte antiterroriste, par Emmanuel Macron. Aucun accord économique n'a été annoncé à l'occasion de cette visite, mais le Qatar envisage d' »investir en France dans des secteurs créateurs de valeur », comme la technologie et l'agroalimentaire, selon le chef de l'Etat. Le Qatar est jusqu'à présent surtout présent dans l'immobilier, l'hôtellerie ou le sport, avec le club de football PSG. Les deux pays comptent d'ailleurs développer leur coopération dans le sport, dans la perspective de la Coupe du Monde au Qatar en 2022 et des JO de Paris en 2024. Macron a par ailleurs réaffirmé que Paris allait « continuer à parler à toutes les parties et à appeler à la réconciliation » pour trouver une issue à la crise entre l'Arabie saoudite et ses alliés d'une part et le Qatar de l'autre. Le 5 juin 2017, les Emirats, l'Arabie saoudite, Bahreïn et l'Egypte avaient coupé tous leurs liens avec le Qatar, en l'accusant de soutenir des mouvements « terroristes« , de se rapprocher de l'Iran et de saper la stabilité de la région. L'émir du Qatar s'est rendu jeudi sur la base aérienne de Mont-de-Marsan (sud-ouest) où sont formés les pilotes qataris de Rafale. Doha avait officialisé en décembre, à l'occasion d'une visite de Macron, l'achat de 12 Rafale en plus des 24 jets acquis en 2015.