Une attaque chimique présumée a poussé les capitales occidentales, Washington et Paris en tête, à brandir la menace de frappes de représailles en Syrie. Près d'une centaine de bus chargés de combattants et de civils se préparaient vendredi à quitter Douma, ultime poche rebelle dans la Ghouta orientale, où sont attendus samedi des experts de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), ont rapporté les médias étatiques syriens. Douma est depuis plusieurs jours au centre des crispations internationales. Une attaque chimique présumée, qui y aurait fait selon des secouristes des dizaines de morts le 7 avril, a poussé les capitales occidentales, Washington et Paris en tête, à brandir la menace de frappes de représailles en Syrie. Au lendemain de cette attaque présumée, les rebelles de Jaich al-Islam, qui contrôlaient Douma, ont été contraints d'accepter un accord d'évacuation parrainé par la Russie, permettant au pouvoir de Bachar al-Assad de reconquérir totalement la Ghouta, fief insurgé situé aux portes de Damas. « Les sorties des terroristes de Jaich al-Islam et leurs familles de Douma se poursuivent, en vue de proclamer la ville nettoyée du terrorisme« , a indiqué vendredi l'agence officielle SANA. Selon les médias étatiques, 95 bus doivent être affrétés vendredi pour transporter les derniers rebelles de la Ghouta vers des territoires rebelles dans le nord syrien. Près d'une trentaine de bus étaient déjà préparés à la mi-journée, avec à leur bord des combattants et des civils, d'après la même source. De longues heures durant, les véhicules vont stationner à la périphérie de Damas, attendant la fin des préparatifs et le feu vert du départ. Les évacuations se poursuivent alors que des experts de l'OIAC doivent entamer samedi leur enquête à Douma sur l'attaque chimique présumée. « L'opération d'évacuation devrait se terminer avant l'entrée à Douma des experts de l'OIAC« , selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Le régime et son allié russe avaient poussé pour une enquête de l'OIAC, alors que le président américain Donald Trump et son homologue français Emmanuel Macron ont menacé de mener des frappes en Syrie contre le régime, qui a nié toute attaque chimique. Selon les « Casques blancs« , secouristes en zone rebelle, et l'ONG Syrian American Medical Society, plus de 40 personnes ont été tuées à Douma, et plus de 500 blessés ont été soignés notamment pour des « difficultés respiratoires« . Dans la nuit de jeudi à vendredi, plus de 80 bus « transportant 4.000 personnes, des combattants et des civils« , ont quitté la Ghouta pour rejoindre la zone rebelle d'Al-Bab (nord), selon le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. « Ces derniers jours, la majorité des combattants de Jaich al-Islam ont quitté Douma en quatre vagues successives« , selon l'OSDH. Parmi eux, la plupart des hauts gradés du groupe, dont leur chef, Issam Bouwaydani. Le 18 février, le pouvoir d'Assad, militairement soutenu par Moscou, avait lancé dans la Ghouta une offensive d'une rare violence qui a tué plus de 1.700 civils, selon l'OSDH. L'armée russe avait annoncé jeudi la reprise de « la totalité de la Ghouta orientale » par le régime.