La Tunisie, tout comme le Maroc, a misé sur l'introduction progressive de l'esprit entrepreneurial dans les universités, a indiqué, lundi à Rabat, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique de la République de Tunisie, Slim Khalbous. « L'introduction progressive de l'esprit entrepreneurial constitue un challenge important lié notamment à une meilleure insertion de nos diplômés dans le tissu économique », a déclaré le ministre tunisien, lors de la cérémonie du lancement du projet de « Structuration et accompagnement de l'entrepreneuriat étudiant au Maghreb » (SALEEM), cofinancé par le programme Erasmus+ « Renforcement des capacités dans le domaine de l'enseignement supérieur » et coordonné par l'Agence universitaire de la Francophonie (AUF). Notant que l'entreprenariat est « un état d'esprit, une culture de prise de risque et une initiative de l'innovation », M. Khalbous a relevé que son pays a accompagné ce projet parce qu'il innove dans l'approche entrepreneuriale universitaire. Il a également souligné l'impératif d'accompagner progressivement l'étudiant dans sa quête de cette culture entrepreneuriale afin qu'il puisse, au terme de son parcours, créer son propre projet. De son côté, Anass Doukkali, directeur général de l'Agence nationale de la promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC), partenaire du projet, a indiqué que la promotion de l'entreprenariat représente un vecteur fondamental dans toutes les politiques de développement économique du Maroc, de par son importance dans la création des richesses et par conséquent son impact sur l'emploi. Il a, dans ce sens, assuré que l'ANAPEC mettra à la disposition des pôles de Rabat et de Casablanca dans le cadre de ce projet deux conseillers en création d'entreprises afin d'accompagner les étudiants-entrepreneurs, au cœur même de leur campus universitaire en étroite collaboration avec les universités, outre la mobilisation d'un réseau d'acteurs du secteur public, privé et associatif au profit des pôles. « Nous assumerons aussi le co-pilotage d'un lot d'activités, en collaboration avec l'Agence nationale pour l'emploi et le travail indépendant (ANETI) de la République tunisienne et l'Université technique roumaine de Cluj-Napoca relatif à l'accompagnement et la formation des étudiants entrepreneurs dans les quatre pôles notamment les femmes étudiantes-entrepreneurs et ceux qui sont en situation de handicap moyennant l'appui à l'introduction d'un module sur le curriculum entrepreneurial et des séances de sensibilisation à l'entrepreneuriat », a fait savoir M. Doukkali. Pour sa part, le vice-président de l'Université Mohamed-V de Rabat, Mohamed Ghachi, a affirmé que le projet « SALEEM » se veut une occasion de repenser l'entrepreneuriat autrement. Il a également estimé que l'entreprenariat constitue la clé de voûte qu' »on doit tous défendre et soutenir afin d'aboutir à la réalisation de nos projets », appelant à la mise en place des politiques et des stratégies à même de rentabiliser notre système éducatif. Le projet « SALEEM » vise à favoriser la création d'un dispositif d'accompagnement de l'entrepreneuriat étudiant au Maroc et en Tunisie, au sein d'établissements de l'enseignement supérieur dans quatre villes pilotes (Rabat-Casablanca-Carthage/Tunis et Sfax) permettant d'intégrer un projet de création d'entreprise au parcours universitaire. Il a également pour but de mettre en place en partenariat avec les acteurs du monde socio-économique marocains et tunisiens et sur la base des dispositifs existants liées à l'entrepreneuriat étudiant en France, en Roumanie et en Belgique, un dispositif officiel au sein des systèmes d'enseignement supérieur permettant aux étudiants marocains et tunisiens non seulement de mener de front leurs études et leurs projets de création d'entreprises, mais aussi d'être accompagnés durant ce processus.