L'Ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès des Nations Unies a mis en garde, qu'"il n'y aura pas de processus politique pour le règlement de la question du Sahara s'il reste une seule trace du polisario à Guerguarat". "Nous donnons au Département des opérations de maintien de la paix (DPKO), et surtout à la Minurso, le temps de ce weekend pour faire le nécessaire pour que toute trace du polisario à Guerguarat soit enlevée", a martelé Omar Hilale, dans une conférence de presse vendredi au siège de l'ONU à New York. Le diplomate marocain qui s'exprimait à la suite de l'adoption par le Conseil de sécurité de la nouvelle résolution du Sahara, a mis en garde qu' » "Il n'y aura aucune discussion avec qui que ce soit, y compris les Nations Unies. Nous faisons confiance au DPKO et à la Minurso. C'est eux qui ont confirmé, ce soir, le départ de tous les éléments du polisario" de Guerguarat. "Nous ne souhaitons pas que le DPKO et la Minurso cautionnent la duperie et la tricherie", a encore martelé le diplomate marocain, qui s'est par ailleurs félicité de l'adoption, vendredi à l'unanimité des membres du Conseil de sécurité de l'ONU, de la résolution 2351 prorogeant d'un an le mandat de la Minurso jusqu'au 30 avril 2018. "Le Maroc se félicite de l'adoption de la résolution du Conseil de sécurité (et) exprime ses vifs remerciements à la plume américaine (penholder) pour avoir élaboré ce texte, négocié et réussi son adoption à l'unanimité", a indiqué M. Hilale, souligant que que ce texte "rend hommage aux actions du Maroc en même temps qu'il responsabilise les autres parties et leur enjoint de se conformer à la légalité internationale". Le texte du Conseil, a-t-il fait remarquer, « adhère à l'ambition du Secrétaire général de relancer le processus politique pour le règlement du problème du Sahara sur la base du compromis et du réalisme ». D'un autre côté, la résolution "renouvelle, dans ce contexte, ses félicitations au Maroc pour son initiative d'autonomie pour le règlement de cette question, ainsi que pour ses efforts louables et crédibles dans ce sens". La résolution consacre, en effet, la prééminence mais aussi la pertinence de l'initiative d'autonomie en tant "qu'option unique pour le règlement de la question du Sahara", s'est réjoui l'ambassadeur Hilale notant que pour la première fois, le Conseil de sécurité adresse à trois reprises son appel pour que les pays voisins, et particulièrement l'Algérie, apportent une contribution importante au processus politique pour le règlement de ce différend. D'après M. Hilale, l'insistance du Conseil sur la contribution des pays voisins "consacre la centralité de leur rôle", ajoutant que "l'Algérie ne peut plus se permettre de se dérober à sa responsabilité dans ce problème régional, ni au rôle qu'elle se doit de jouer pour parvenir à un règlement définitif à ce problème dans le cadre d'une solution politique". Sur un autre volet, le Conseil a, pour la première fois depuis pratiquement neuf ans, "musclé le paragraphe relatif à l'enregistrement et au recensement des populations des camps de Tindouf, en exigeant que des efforts soient entrepris à cette fin, et que l'opération de recensement et d'enregistrement des populations des camps soit effectuée". Le conseil, a poursuivi M. Hilale, interpelle l'Algérie pour permettre au Haut Commissariat pour les réfugiés de procéder conformément à son statut au recensement de ces populations, en mettant en défi l'Algérie de prouver que les camps abritent plus de 30 mille personnes. S'arrêtant sur la question de la pleine fonctionnalité de la Minurso, M. Hilale s'est réjoui que pour le Maroc, comme pour le Conseil de sécurité et les Nations Unies, "la question de la pleine fonctionnalité est totalement et définitivement close et réglée". Il a, par ailleurs, indiqué que le retard enregistré dans l'adoption de la résolution était dû au fait que les Nations Unies, surtout la Minurso, devait confirmer que le polisario s'est retiré de Guerguarat, ajoutant que "nous sommes très heureux que le droit et la légalité internationale ont prévalu face à l'impertinence et la défaillance du polisario, qui a plié face à la détermination des membres du Conseil de sécurité". Les séparatistes, a-t-il poursuivi, avaient peur de la condamnation du Conseil de sécurité qui figurait dans la première version de la résolution rédigée par la plume américaine, rappelant que la deuxième version n'a pas manqué d'exprimer la profonde préoccupation du Conseil vis-à-vis du maintien de la présence illégale du polisario dans cette zone.