A quelques semaines de la présentation du rapport de l'ONU sur le Sahara, les séparatistes du Polisario se disent prêts à se retirer de la zone tampon d'El Guerguarat, emboîtant ainsi le pas au Maroc. « Nous sommes prêts à coopérer avec les Nations unies pour discuter des moyens et des voies permettant de mettre le processus de paix sur les rails et de surmonter les tensions créées dans la zone d'El Guerguarat », a déclaré leur représentant à l'ONU, Ahmed Boukhari au lendemain d'une réunion du Conseil de sécurité sur la Minurso. Selon ce dirigeant, cité par l'organe de propagande des séparatistes, « la situation tendue dans cette zone était le résultat de l'absence de négociations directes entre les deux parties au conflit (le Maroc et le Front Polisario) et de la décision unilatérale du Maroc de construire une route commerciale avec l'Afrique en violation de l'accord de cessez-le-feu « . Ainsi, il aura fallu plus d'un mois après le retrait unilatéral du Maroc de cette zone pour que les séparatistes du Polisario annoncent « être prêts à coopérer » avec l'ONU, autrement dit, à se retirer eux aussi de cette zone tampon. Pour rappel, le Maroc avait annoncé ce retrait à partir de dimanche 26 février, « en réponse à la déclaration, rendue publique le Samedi 25 février 2017, par le porte-parole du Secrétaire Général de l'Organisation des Nations Unies, concernant la situation grave dans la zone d'El Guerguarat au Sahara marocain ». « Le Maroc enregistre les recommandations et les appréciations du Secrétaire Général, qui sont conformes à la légalité internationale », avait souligné le communiqué avant de préciser que cette déclaration intervient à la suite de l'entretien téléphonique du Roi Mohammed VI avec Antonio Guterres, Secrétaire Général de l'Onu, le 24 février courant. La situation à El Guerguarat a suscité les préoccupations de l'ONU et également de la Mauritanie dont le président Mohamed Ould Abdelaziz avait exprimé sa crainte face au risque d'une escalade. Loin d'être fortuite, l'annonce d' Ahmed Boukhari, constitue une manœuvre des séparatistes à la veille de la publication du premier rapport du nouveau secrétaire général sur le Sahara Occidental, prévu pour le 7 avril.