La Chambre criminelle près l'annexe de la Cour d'appel à Salé a décidé de reporter au 8 mai prochain le procès des 24 accusés impliqués dans les événements tragiques de Gdim Izik ayant fait 11 morts parmi les forces de l'ordre en 2010. Le tribunal a achevé lundi l'interrogatoire des accusés qui a débuté le 13 mars courant. Selon les avocats des victimes, les accusés tentent de « politiser » ce procès en détournant la réalité des événements et en parlant de torture dont ils auraient fait l'objet durant leur incarcération. Lors d'une conférence de presse mardi, la défense des parties civiles, composée du bâtonnier Mohamed Chahbi et des Me Ibrahim Rachidi, Abdelkbir Tabih, Abdessamad Idrissi et Omar Sakrami, a noté que les accusés, contrairement à toutes les règles régissant le déroulement des procès, se sont mis à scander des slogans en proférant des propos n'ayant aucun lien avec cette affaire présentée devant le tribunal, affirmant que certains d'entre eux ont d'autres visées ne consistant pas à se défendre mais à créer une atmosphère de tension. Ils ont également manqué de respect dû à la Cour, et beaucoup d'entre-eux ont même refusé de répondre aux questions des avocats des parties civiles. Depuis son renvoi devant la Chambre criminelle près l'annexe de la Cour d'appel à Salé le 26 décembre 2016, le procès est suivi par plusieurs associations de défense des droits de l'homme, des ONG indépendantes nationales et internationales, des familles des victimes et des accusés, ainsi que par plusieurs médias nationaux et étrangers. Les événements de Gdim Izik, survenus en octobre et novembre 2010, avaient fait 11 morts et 70 blessés parmi les forces de l'ordre et quatre parmi les civils, ainsi que d'énormes dégâts matériels au niveau des établissements publics et des biens privés d'autrui. Le tribunal militaire de Rabat avait prononcé, le 17 février 2013, des peines allant de 20 ans de prison ferme, à la perpétuité contre les personnes impliquées dans cette affaire. Les accusés sont poursuivis pour constitution de bandes criminelles et violences sur les forces de l'ordre ayant entraîné leur mort avec préméditation, mutilation de cadavres et complicité.