Décidément, rien ne marche en Algérie où tous les secteurs de l'économie s'enfoncent de plus en plus dans une crise aiguë qui a pour origine l'effondrement des prix de l'or noir, mais également la gestion gabégique de la part des dirigeants dont le seul intérêt est de s'accrocher plus longtemps au pouvoir. Après le secteur des finances, de l'automobile, entre autres, c'est au tour de l'opérateur de téléphonie mobile Djezzy de voir tous ses indicateurs virer au rouge. En effet, selon les résultats financiers pour l'année 2017, publiés lundi 27 février, tous les principaux indicateurs sont au rouge : le chiffre d'affaires dégringole (-18,3%), les marges s'effondrent (-20%), des abonnés en baisse (16,3 millions dont 1,5 million non identifiés)… Plus surprenant : les investissements sont en forte baisse : -15,6% à seulement 6,2 milliards de dinars, soit moins de 60 millions de dollars sur une année. Selon le site TSA, l'explication du déclin de Djezzy est à chercher ailleurs. Djezzy est, depuis bientôt trois ans, détenu à 51% par l'Etat algérien. Depuis ce rachat en avril 2014, l'opérateur enchaîne les mauvaises performances. La qualité du management est souvent mise en cause dans cette situation. Mais Vimpelcom continue de maintenir sa « confiance » au président de Djezzy. En vendant 51% de Djezzy à l'Algérie, Vimpelcom avait empoché la coquette somme de 4 milliards de dollars (prix du rachat et dividendes qui étaient bloqués depuis 2009). Aujourd'hui, l'opérateur russe serait prêt à sortir en empochant un pactole supplémentaire. L'Etat algérien n'a plus d'argent. Il lui reste deux choix : assister impuissant au déclin de l'opérateur -à ce rythme, l'Algérie devra attendre plus de 50 ans pour récupérer sa mise de départ- ou accepter l'entrée d'un autre opérateur à la place de Vimpelcom, en espérant une relance dans les prochaines années, estime TSA.