La mise à la retraite du patron des services de Renseignement algérien, Mohamed Mediène dit Toufik, continue de susciter colère et inquiétude chez d'anciens hauts responsables militaires notamment, l'ex général de l'ANP, Hocine Benhadid. Dans une interview accordée à l'émission «Entretien» que diffuse la webradio Radio M, cet ancien haut gradé a dressé un constat sévère de la situation politique et économique du pays où se mêlent colère et inquiétude. Pour le général à la retraite Hocine Benhadid qui dirigeait la 3e Région militaire en 1996, le départ du général Toufik n'est pas réellement le fait du président Bouteflika, mais de son frère Saïd. «Ce n'est pas Bouteflika, le Président, qui s'est séparé de Toufik, c'est Saïd Bouteflika qui l'a fait», déclare Hocine Benhadid selon lequel, le général Toufik qui n'était opposé ni à la révision de la Constitution ni au 4e mandat, s'opposait à «la succession familiale, et contre Saïd Bouteflika». Et d'affirmer que «Toufik était un pilier principal du président Bouteflika et il ne s'en serait pas passé s'il était en pleine possession de ses moyens», et que «Bouteflika sans Toufik n'est rien». Pour Hocine Benhadid, le départ du général Toufik est donc l'œuvre de Saïd Bouteflika dont la stratégie vise, selon lui, à déstructurer toutes les institutions pour rester maître à bord. Lors de l'entretien, repris par la presse algérienne, le général à la retraite a écarté l'idée de voir les militaires reproduire le scénario mis en place pour porter au pouvoir les présidents Chadli, Zeroual et Bouteflika. Non pas parce que l'ANP a décidé de ne plus s'impliquer dans les affaires internes du pays, mais parce que le commandement de l'armée «n'est plus aussi solide» car il «n'est plus soudé comme avant», révèle le général Benhadid.