Ahmad Abou Houli, membre du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et président de la Direction des affaires des réfugiés, a reçu vendredi 18 avril à Ramallah l'ambassadeur du Maroc en Palestine, Abderrahim Meziane, pour un échange consacré aux évolutions récentes dans les territoires occupés, en particulier dans la bande de Gaza et les camps de réfugiés du nord de la Cisjordanie ainsi qu'aux périls grandissants pesant sur l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (Unrwa). Au cours de l'entretien, M. Abou Houli a dressé un constat d'une extrême gravité sur les conditions de vie des réfugiés palestiniens, évoquant un blocus implacable, une famine orchestrée et des vagues répétées de déplacements forcés qui frappent plus de 2,2 millions de personnes dans la bande de Gaza. Il a qualifié ces pratiques de violations manifestes du droit international humanitaire, rappelant qu'il est interdit de recourir à la famine comme moyen de guerre, notamment par l'instauration de sièges. Il a également cité l'article 49 de la quatrième convention de Genève, qui prohibe explicitement les transferts forcés, collectifs ou individuels, de populations protégées, les érigeant au rang de crimes de guerre. Le responsable palestinien a aussi attiré l'attention sur les campagnes militaires destructrices visant les camps de réfugiés en Cisjordanie septentrionale, tels que ceux de Jénine, Tulkarem, Nour Chams et al-Far'a. Selon lui, ces opérations, accompagnées de destructions massives d'infrastructures civiles, ont contraint des milliers de réfugiés à l'exode. Il a dénoncé une stratégie délibérée visant à effacer ces camps, perçus comme des symboles historiques du droit au retour et de la lutte nationale palestinienne. La rencontre a en outre permis d'aborder le dossier de l'Unrwa, qualifiée par M. Abou Houli de « colonne vertébrale de la survie pour des millions de réfugiés palestiniens ». Il a fustigé l'acharnement dont l'agence fait l'objet, notamment à Gaza où ses installations et son personnel ont été directement pris pour cible. Il a mis en garde contre une campagne d'envergure visant à saper son rôle fondamental. À cet égard, il a évoqué l'adoption récente par la Knesset de lois destinées à entraver le fonctionnement de l'Unrwa à Jérusalem-Est et à lui retirer ses prérogatives juridiques reconnues au niveau international, dans ce qu'il a décrit comme une tentative méthodique de liquidation de la question des réfugiés. De son côté, l'ambassadeur du Maroc en Palestine, M. Meziane, a réaffirmé que la cause palestinienne demeure l'un des fondements constants de la politique étrangère du Maroc. Il a souligné l'engagement indéfectible des autorités marocaines, au premier rang desquelles le roi Mohammed VI, président du Comité Al-Qods, à soutenir les droits légitimes du peuple palestinien, en particulier son droit à établir un Etat souverain. M. Meziane a précisé que son pays suivait avec la plus grande attention les évolutions en Palestine, et que la coordination avec les instances officielles palestiniennes restait étroite et permanente. Il a par ailleurs salué la mobilisation des forces vives marocaines, qui expriment sans relâche leur solidarité à l'égard du peuple palestinien et réclament la cessation immédiate de la guerre ainsi que l'acheminement urgent de l'aide humanitaire à Gaza et en Cisjordanie. En conclusion, M. Abou Houli a exprimé sa gratitude pour les positions constantes et solidaires du Maroc, appelant à une conjugaison accrue des efforts régionaux et internationaux afin de préserver la cause des réfugiés et de faire obstacle à toute tentative d'effacement ou de déplacement forcé.