Selon les constats publiés par le Centre fédéral pour le développement des exportations agroalimentaires (Agroexport), relevant du ministère de l'agriculture de la Fédération de Russie (Minagriculture), les exportations russes de produits agricoles à destination de la région dite MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) ont enregistré, en 2024, une progression notable de 32 % en volume par rapport à l'année 2023, atteignant près de 34 millions de tonnes. Dans cette livraison de nature technique, rendue publique sur les canaux de communication institutionnels, il est précisé que la céréale prédominante demeure le blé, représentant 79 % du volume total expédié, suivi de l'orge (14 %). Le reliquat est constitué de maïs, d'huiles végétales (tournesol, soja, colza), et d'autres produits de transformation primaire. En termes de valeur monétaire, les livraisons ont atteint près de 9 milliards de dollars, soit une hausse de 17 %. Aucune ventilation par denrée n'a été communiquée à cet égard. Du côté des pays récipiendaires, l'Egypte se hisse au premier rang, avec 11,6 millions de tonnes acquises, suivie par l'Arabie saoudite (4,6 millions) et l'Algérie (plus de 3 millions). Le Maroc figure parmi les dix premiers importateurs, aux côtés de la Libye, de la Syrie, du Yémen, de la Tunisie, des Emirats arabes unis et du Sultanat d'Oman. Le rapport mentionne, sans en détailler les volumes, la reprise des expéditions de certaines denrées vers plusieurs pays : l'orge vers le Qatar, les lentilles vers l'Arabie saoudite, la viande de volaille vers Oman. Il est en outre spécifié que l'huile de tournesol continue d'être exportée vers le Bahreïn, le Yémen et le Maroc, tandis que l'huile de soja est dirigée vers le Koweït et l'Arabie saoudite, et celle de colza vers la Tunisie. L'espace MENA, selon l'acception généralement retenue par les institutions internationales, regroupe un ensemble d'Etats du Levant, de la péninsule Arabique, du Nord-Est africain et du Maghreb. Quant à ce dernier, il demeure une entité géographique et historique sans contour juridiquement figé, englobant, selon les sources, entre trois et six pays d'Afrique du Nord, dont le Maroc. Cette montée en charge des flux agricoles russes en direction du Sud méditerranéen, conjuguée à une réorientation des circuits logistiques, traduit une recomposition des équilibres commerciaux fondée sur la continuité des approvisionnements stratégiques.