Le Maroc étendra son programme de subventions aux importations de blé tendre jusqu'au 31 décembre prochain, a annoncé lundi l'Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses (ONICL), soulignant la dépendance croissante du royaume aux approvisionnements extérieurs en raison de la persistance de la sécheresse. Dans un communiqué publié sur son site, l'ONICL a précisé que cette mesure résulte d'une décision conjointe du ministère de l'Economie et des Finances et de celui de l'Agriculture. Le dispositif prendra effet à compter du 1er mai, avec des modalités qui seront détaillées ultérieurement. Cette prorogation traduit l'anticipation d'une récolte insuffisante pour assurer l'autonomie du marché national en céréales. Habituellement, lorsque les moissons sont abondantes, le Maroc limite l'accès de son marché aux importations afin de préserver les débouchés des producteurs locaux. Cependant, les aléas climatiques ont durement éprouvé le secteur céréalier ces dernières années. La sécheresse prolongée a provoqué des récoltes déficitaires successives. L'an passé, la production combinée de blé tendre, de blé dur et d'orge s'est établie à 3,1 millions de tonnes, soit une baisse de 43 % par rapport à la campagne précédente, selon les chiffres officiels. Dans ce contexte, le Maroc s'est imposé comme l'une des principales destinations des céréales européennes, tout en diversifiant ses origines d'approvisionnement, notamment auprès de la Russie. L'ONICL a par ailleurs indiqué que des subventions complémentaires seront octroyées aux importateurs pour la constitution de stocks de blé tendre, et ce, du 1er avril au 31 décembre, afin de prévenir toute tension sur le marché intérieur. Face à une conjoncture climatique défavorable, Rabat entend ainsi garantir un approvisionnement régulier en céréales et stabiliser les prix sur le marché national, alors que les incertitudes persistent quant à l'évolution des précipitations et des réserves hydriques du pays.