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Echanges étendus pour atteindre 2,5 milliards de dollars annuels, ouverture d'une liaison maritime directe, application des accords commerciaux antérieurs : le Maroc et le Nigéria voient grand
L'ambassadeur du Maroc au Nigeria a défendu une meilleure intégration commerciale entre les deux pays et à une coopération accrue dans l'agriculture, l'industrie et les infrastructures financières. Le Nigeria et le Maroc s'engagent à approfondir leurs relations économiques afin de porter le volume de leurs échanges à 2,5 milliards de dollars par an, a déclaré le président de la Chambre des représentants du Nigeria, Tajudeen Abbas. S'exprimant lors d'une réunion stratégique avec des acteurs du commerce bilatéral à Abuja, il a souligné que les transactions entre Rabat et Abuja ne représentent actuellement que 1,88 % de leurs échanges respectifs au cours des cinq dernières années. Une marge de progression considérable subsiste, notamment en supprimant les barrières commerciales et en facilitant les investissements croisés. Représenté par le chef de la majorité parlementaire, Julius Ihonvbere, le président de la Chambre a insisté sur la nécessité d'un cadre réglementaire plus fluide pour encourager les exportations et les importations entre les deux pays. «Nous devons identifier les réformes législatives essentielles pour soutenir nos relations commerciales et permettre aux entreprises de tirer pleinement parti de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) ainsi que d'autres accords bilatéraux», a-t-il affirmé. Une volonté politique affirmée pour lever les entraves au commerce Le Parlement nigérian s'est dit prêt à collaborer avec le ministère du commerce et de l'industrie, celui des affaires étrangères mais aussi avec d'autres institutions et acteurs économiques afin de démanteler les obstacles entravant la fluidité des transactions commerciales. M. Abbas a également mis en avant le rôle du dialogue interparlementaire dans cette dynamique, précisant que le Nigeria œuvrerait en étroite concertation avec son homologue marocain dans le cadre du groupe d'amitié parlementaire entre les deux pays. Il a rappelé «avoir récemment participé à une réunion des présidents de Parlements des Etats atlantiques d'Afrique au Maroc lors d'une rencontre en faveur des échanges parlementaires et la coopération régionale, notamment dans les domaines du commerce et de la sécurité.» En marge de cet événement, il a pu s'entretenir avec des entrepreneurs nigérians opérant au Maroc ainsi qu'avec des investisseurs marocains désireux d'étendre leurs activités au Nigeria. Lors de ces échanges, l'entreprise nigériane Spectre Trans-Trade Global a officiellement soumis une demande exhortant l'Assemblée nationale à intervenir pour lever les barrières commerciales avec le Maroc. Parmi les mesures proposées figurent l'activation effective de la ZLECAf, la suppression de la double imposition, l'ouverture d'une liaison maritime directe et l'application rigoureuse des accords bilatéraux conclus antérieurement. Une coopération multisectorielle en perspective La ministre nigériane du commerce et de l'industrie, Olajumoke Oduwole, présente à la réunion, a assuré que son ministère travaillait en étroite collaboration avec celui des finances pour donner une impulsion décisive à la ZLECAf. Elle a toutefois précisé que certains défis, comme la fiscalité transfrontalière, nécessitaient une concertation approfondie entre plusieurs administrations et parties prenantes. «Nos échanges commerciaux reposent principalement sur le pétrole, l'agriculture, les télécommunications et la finance technologique, mais de nombreuses perspectives restent à exploiter», a-t-elle souligné, mettant en avant le potentiel d'expansion dans des secteurs stratégiques tels que la banque, les télécommunications et les énergies renouvelables. Elle a également évoqué «le projet de gazoduc transsaharien reliant le Nigeria au Maroc, un chantier d'envergure qui pourrait transformer le paysage énergétique du continent et renforcer l'intégration économique entre les deux pays.» Par ailleurs, «la question d'une liaison maritime directe entre le Nigeria et le Maroc a été abordée, une infrastructure qui faciliterait considérablement le transport des marchandises et réduirait les coûts logistiques.» Un appel à une meilleure intégration financière et agricole De son côté, l'ambassadeur du Maroc au Nigeria a fait valoir la profondeur des relations historiques entre les deux nations et leur rôle stratégique en Afrique. Il a salué les avancées enregistrées ces dernières années en matière de commerce bilatéral tout en plaidant pour une intégration plus poussée des économies. «Nous devons étoffer nos synergies dans l'agriculture et l'industrie afin de bâtir des chaînes de valeur africaines compétitives», a-t-il déclaré. Il a également insisté sur l'importance du secteur bancaire dans le développement des échanges et invité les institutions financières marocaines et nigérianes à intensifier leur collaboration pour faciliter les investissements et l'accès aux financements. «Le commerce ne peut prospérer sans un environnement financier solide. Nos banques doivent jouer un rôle moteur pour fluidifier les transactions et encourager les projets à forte valeur ajoutée», a-t-il ajouté. Tout en réaffirmant l'engagement du Maroc à promouvoir des politiques économiques mutuellement bénéfiques, il a insisté sur la nécessité pour les deux pays «de travailler ensemble afin d'éliminer les obstacles bureaucratiques qui obstruent leurs actions entrepreneuriales.»