L'Angola a retenu l'entreprise marocaine Société Maghrébine de génie civil (Somagec) pour la réalisation et la gestion d'une ligne de transport d'électricité reliant son réseau à celui de la République démocratique du Congo (RDC). Ce projet d'envergure, d'un coût estimé à 1,3 milliard de dollars – soit près de 13 milliards de dirhams marocains –, marque une avancée significative dans la coopération énergétique régionale. L'interconnexion, qui s'étendra sur plus de 400 kilomètres, sera constituée de lignes haute tension de 220 kV, assurant la transmission de l'excédent énergétique angolais vers les provinces minières du sud-est congolais. Cette infrastructure vise à pallier les pénuries chroniques d'électricité qui entravent l'exploitation des ressources en RDC, tout en permettant à l'Angola d'optimiser la valorisation de sa production. Ce projet est le premier investissement privé dans le secteur du transport d'électricité depuis l'amendement, en janvier, de la loi générale sur l'électricité angolaise. Il s'inscrit dans une dynamique plus large d'intégration régionale et pourrait favoriser l'ouverture progressive du marché à de nouveaux acteurs. Dans cette perspective, Somagec s'est associé au groupe émirati Ducab, spécialisé dans les infrastructures énergétiques et la fabrication de câbles haute tension. Le protocole d'accord signé entre les deux entreprises prévoit un appui technique et industriel dans le développement des réseaux électriques en Angola, renforçant ainsi la coopération entre l'Afrique du Nord et le Golfe. Au-delà de ses retombées immédiates sur l'approvisionnement énergétique, cette interconnexion s'insère dans un ensemble de grands travaux destinés à améliorer la connectivité et les échanges en Afrique australe. Elle s'articule notamment avec le développement du corridor de Lobito, axe stratégique reliant l'Angola, la RDC et la Zambie, qui ambitionne d'accélérer le commerce et les investissements dans la région. Pour le Maroc, ce projet illustre une fois de plus le rôle croissant de ses entreprises sur le continent. Présent dans des secteurs aussi divers que la finance, l'immobilier, les engrais ou les infrastructures, le royaume confirme ainsi son engagement en faveur d'un développement africain fondé sur des coopérations solides et durables. Alors que les travaux se préparent, cette interconnexion pourrait devenir une référence en matière de coopération énergétique en Afrique, ouvrant la voie à d'autres initiatives transfrontalières pour renforcer l'intégration des marchés électriques du continent.