La guerre à Gaza «a mis en suspens de l'élan né du processus qui avait ouvert la voie à une coopération régionale accrue entre plusieurs Etats arabes et Israël», selon le chef de la mission diplomatique marocaine à Washington Youssef Amrani. Cette évolution «est une conséquence directe de la détérioration du climat au Proche-Orient», a-t-il affirmé. «Avec regret, nous constatons que la guerre à Gaza et la situation tragique qui prévaut dans la région ont entraîné un gel des relations de coopération», a déclaré le diplomate marocain dans un entretien accordé à la chaîne américaine Al-Hurra. Il a rappelé que les accords signés en 2020 sous l'administration de Donald Trump «s'efforçaient d'établir un cadre ambitieux de rapprochement entre les nations signataires, en misant sur des échanges renforcés et des perspectives de développement économique partagé.» Fidèle à sa doctrine diplomatique, Rabat plaide pour le dialogue et la concertation afin de contenir les tensions et d'éviter une escalade aux conséquences imprévisibles. «Il est impératif de bâtir des passerelles entre les peuples et les Etats plutôt que de sombrer dans un cycle de conflits et de crises. Nous aspirons à voir un Proche-Orient pacifié et prospère», a souligné l'ambassadeur. Interrogé sur la récente proposition de Donald Trump, qui évoquait le transfert des habitants de Gaza vers des pays voisins, notamment l'Egypte et la Jordanie, le diplomate a indiqué qu'une réunion prochaine de la Ligue arabe serait consacrée à l'examen de la situation et aux réponses à apporter aux derniers développements. «Il ne s'agit pas d'anticiper les conclusions de cette réunion ni d'émettre des conjectures», a-t-il soutenu, insistant sur l'attachement du Maroc à une paix durable et à un règlement négocié des conflits dans la région.