Il y a dans la vie des obsessions, des fixations qui ne peuvent en aucun cas être guéries. ''Guéries'' oui... parce qu'il s'agit d'une véritable maladie, une dure et lourde pathologie de nature psychologique. Une sorte de folie douce, pense "Dbibina" en lisant ce qui se voulait être un article, écrit par le petit Francisco Carrión, journaliste comme il aime à se présenter. En effet, en lisant son ''reportage'' sur son séjour à Dakhla, "Dbibina" en retire plus une impression de haine qu'une volonté réelle de reportage. Le jugement de valeur est la base de cet article, du début à la fin, et de tous les paragraphes suintent deux choses : une haine féroce du Maroc, obsessionnelle, maladive, et un racisme dont l'auteur ne se cache même pas. "Dbibina" hésite entre la colère et la pitié quand il lit cette phrase : ''L'agent – teint mate et moustache – feuillette mon passeport...''. Quand on commence à noter et relever les caractéristiques physiques des gens, pour les catégoriser, le racisme n'est jamais loin. Alors donc, "Dbibina" poursuit sa lecture et il apprend que le jeune homme voulait faire un reportage à Dakhla et qu'il a décidé d'y aller. Dans la provoc dès le départ, il ne cherchait pas réellement à réaliser un reportage, mais il cherchait l'expulsion, l'incident, le clash. Il aurait bien voulu être molesté, maltraité, mais il a compté sans le professionnalisme des agents de police de Dakhla. Il choisit comme titre de ce qu'il a écrit ''Le Maroc m'expulse du Sahara occupé à cause de ce que j'ai écrit sur son Roi'', reprenant ce que lui aurait dit un policier des frontières ; est-on obligé de le croire sur parole ? pas du tout, et, connaissant l'obsession pathologique de Carrion contre le roi du Maroc et contre le Maroc en général, on peut même imputer ce titre à son fantasme et ses névroses personnelles. Il faut dire que pour ce Carrion-là, à partir du moment où il est journaliste, et journaliste espagnol, européen, il peut aller où il veut, au nom de la liberté des populations, de l'émancipation des peuples. Et, quelque part, même si cela n'est pas dit clairement – Mais "Dbibina" le devine, le sent –, en raison aussi de la supériorité des uns sur les autres. Carrion est journaliste espagnol, il a donc tous les droits, pense ce jeune écervelé. Pour lui, on peut attaquer une nation, s'en prendre à ses institutions, multiplier surtout les contre-vérités, et avoir le droit quand même de se balader partout. "Dbibina" voudrait rappeler au petit que nous sommes en 2025, au Maroc, et pas en 1925, en Espagne. Et bien non, jeune homme, la réalité est différente, et "Dbibina" le dit et le souligne : le Maroc est dans son Sahara, Dakhla est marocaine, et tout le monde peut y aller, bien évidemment. Mais, poursuit-il, pourquoi y recevoir un type emporté par la haine, qui ne vient que pour une seule raison : mentir au besoin pour servir ce dont il fait une cause. Mentir et utiliser des termes comme ''la croisade marocaine'' et des descriptions comme celles des ''Sahraouis qui subissent les affres du contrôle policier, des humiliations, des discriminations et de la terreur orchestrée depuis Rabat''. Et autres insultes et malveillances du genre... Tiens, constate "Dbibina", le vocabulaire est le même, exactement le même que celui utilisé par les Algériens ; y aurait-il un intérêt caché, ou cash, de Carrion avec ces Algériens ? Quand il parle du Sahara comme ayant été ''la 53e province d'Espagne'', c'est avec des relents néocolonialistes, une forme de nostalgie. "Dbibina" s'amuse : c'est ça, oui, le petit Carrion regrette que l'Espagne ait renoncé au Sahara. Et sa défense des Sahraouis et du Sahara est en réalité un négationnisme historique, dans lequel Francisco Carrión va trouver des supporters, des idiots utiles marocains auto-exilés, animés par un esprit revanchard contre le Maroc où ils n'ont pas su faire leur place et réussir. Les Boubker Jamaï, Slimane Raïssouni ou encore le pervers escroc Ziane sont là pour lui dire ce qu'il veut entendre, Carrión. Oui, "Dbibina" se le dit aussi : il n'y a pas de place au Maroc pour les adversaires ou les ennemis de notre intégrité territoriale, surtout quand c'est puéril, insignifiant et bourré de mensonges. Il veut absolument faire passer Dakhla pour une région où les gens meurent de faim, où rien n'est fait ni entrepris. Même les serres construites au prix d'énormes investissements, qu'il a aperçues de son avion, ne sont pour lui qu'''accaparement'' et ''spoliation''. Pourquoi donc vient-il chez nous, alors que de toute évidence, il était très bien à Tindouf où, chacun le sait, les droits sont respectés, les gens vivent dans des constructions en dur, et la prospérité est garantie pour tous... Le petit Carrion n'y a vu, à Tindouf, ni barbelés, ni tentes, ni misère, ni soldats en armes tirant sur tout individu voulant s'en aller... Alors, reprend "Dbibina", Carrion a été expulsé, oui, dehors, ouste, dégage ! Le Maroc soigne ses amis, se défend et argumente contre ses ennemis, mais refuse de parler aux fous et aux obsessionnels. Cela ne sert à rien. "Dbibina" se rappelle de cette aphorisme de Hassan II : ''Il ne sert à rien d'avancer des arguments de bonne foi face à des gens de mauvaise foi''. On peut même les laisser aller pleurnicher chez d'obscures officines de défense de journalistes. "Dbibina" apprend que c'est ce qu'a fait le petit Carrion et ces officines inconnues de tout le monde auraient même interpelé les officiels espagnols, croyant qu'ils vont venir au Maroc sermonner le méchant policier qui a expulsé le gentil Carrion. Non, petit, le monde est plus complexe et surtout plus sérieux que ça ; et que viens-tu faire dans ce ''trou informationnel'' comme l'indiquent les très tendancieux Reporters sans Frontières ? et que viens-tu faire dans cette ville que tu qualifies d'''enfer des véritables habitants de Dakhla'' ? C'est avec l'argent de ton journal confidentiel et désargenté que tu voyages tant ou avec l'argent qu'Alger te jette et que tu te précipites pour ramasser par terre ? S'il était moins stupide et avec moins d'œillères, se dit "Dbibina", Carrion aurait pu voir les investissements réalisés par le Maroc, le sourire et même le rire sur les visages des Sahraouis de Dakhla, le plein emploi dans la région, l'adhésion des populations aux institutions marocaines. Mais le petit Carrion, même jeune, continue d'être emporté par sa haine du Maroc. "Dbibina" hésite à parler d'esprit colonialiste de Carrion car pour cela, il faut être intelligent, avoir des connaissances historiques et géopolitiques. Ce n'est pas son cas. Il est juste un nostalgique de la colonie, avec lequel "Dbibina" ne veut pas être méchant, mais trop, c'est trop ! "Dbibina" hausse les épaules et passe à autre chose, en attendant la prochaine poussée épileptique du Monsieur.