Le Maroc mène actuellement une étude de faisabilité portant sur l'exploitation de cavités salines souterraines pour le stockage de l'hydrogène vert, une technologie qui pourrait jouer un rôle déterminant dans le développement de son industrie énergétique, a affirmé le site Meed. Selon Samir Rachidi, directeur général de l'Institut de recherche en énergie solaire et en énergies nouvelles (Iresen), ces formations géologiques sont situées à proximité de Casablanca. «Une cavité est déjà utilisée pour le stockage de gaz naturel», précise-t-il, suggérant que le même principe pourrait être appliqué à l'hydrogène vert. La capacité exacte de ces réservoirs ne pourra être évaluée qu'une fois l'évaluation préliminaire achevée. «Les cavités salines constituent une solution de stockage souple et de grande capacité pour l'hydrogène sous forme gazeuse. D'après le groupe chimique Linde, qui exploite la première installation commerciale de stockage d'hydrogène haute pureté au Texas, le gaz doit être purifié et comprimé avant d'être injecté dans ces formations souterraines. Ce type d'infrastructure permettrait, en outre, de sécuriser l'approvisionnement du réseau de distribution en jouant un rôle de réserve stratégique», note la même source. Vers un écosystème de l'hydrogène vert au Maroc Parallèlement, le groupe OCP, acteur majeur du secteur des phosphates, boucle l'étude d'un projet de production de 1 million de tonnes d'ammoniac vert par an à l'horizon 2027. Ce complexe industriel comprendra une unité de production d'hydrogène vert d'une capacité annuelle de 200 000 tonnes, alimentée par 4 000 MW d'installations d'énergies renouvelables, ainsi qu'un électrolyseur d'une puissance de 2 000 MW. D'autres projets sont à l'étude au Maroc, plusieurs étant en phase d'avant-projet ou de conception technique. «En avril 2023, un consortium mené par China Energy International Construction Group a signé un protocole d'accord pour le développement d'une unité de production d'hydrogène vert sur le littoral sud du Maroc. Un an plus tôt, la société CWP Global, spécialisée dans les énergies renouvelables, avait mandaté l'américain Bechtel pour l'accompagner dans la réalisation de vastes complexes de production d'hydrogène et d'ammoniac vert au Maroc et en Mauritanie. Son projet Amun, qui prévoit l'installation de 15 GW de capacités renouvelables, nécessiterait un investissement compris entre 18 et 20 milliards de dollars», énumère Meed. Une stratégie nationale structurée Le Maroc s'est doté en 2019 d'une Commission nationale de l'hydrogène, avant de publier, en 2021, une feuille de route dédiée. Celle-ci «prévoit une montée en puissance progressive du secteur, avec une première phase consacrée à la production d'hydrogène vert pour l'industrie locale de l'ammoniac et l'exportation entre 2020 et 2030. La décennie suivante devrait voir l'essor du commerce international de l'hydrogène vert, de l'ammoniac et des carburants synthétiques, avant l'intégration pleine et entière du pays dans les échanges mondiaux de ces ressources à l'horizon 2050.»