L'entreprise chinoise Hunan Zhongke Electric a confirmé, mercredi 5 février, que son projet industriel au Maroc «avance conformément au calendrier fixé», dans le cadre «de sa stratégie d'expansion internationale dans le domaine des matériaux d'anode pour batteries lithium-ion.» Avec un investissement estimé à 50 milliards de yuans (environ 6,5 milliards d'euros), ce projet d'envergure prévoit la construction d'une base de production intégrée, développée en deux phases successives. À terme, elle devrait atteindre une capacité annuelle de 100 000 tonnes, chaque phase représentant 50 000 tonnes sur une période de construction de 24 mois. «Le choix du Maroc s'inscrit dans une logique stratégique : le pays, fort de sa stabilité politique et économique, offre une position géographique privilégiée aux portes de l'Europe et de l'Afrique ainsi qu'un cadre propice aux investissements étrangers», selon l'entreprise. L'essor de l'industrie automobile et des énergies renouvelables en fait un pôle attractif pour les acteurs du secteur des batteries, notamment dans un contexte de relocalisation des chaînes d'approvisionnement en Europe et aux Etats-Unis. Ce mouvement s'inscrit dans une tendance plus large qui voit plusieurs entreprises chinoises de premier plan renforcer leur présence au Maroc. À l'image de Tianqi Materials, qui a annoncé en 2023 un investissement de 2,8 milliards de dollars pour la production de matériaux destinés aux batteries lithium-ion, Zhongke Electric entend s'appuyer sur cette implantation pour répondre à la demande croissante du marché mondial du stockage d'énergie et des véhicules électriques. À mesure que ces projets prennent forme, le Maroc se positionne comme un acteur clé de l'industrie des batteries attirant des investissements stratégiques qui façonnent les contours d'une nouvelle géopolitique industrielle, qui scrutent de près les prochaines décisions économiques du président américain Donald Trump.