Le ministre du transport et de la logistique, Abdessamad Kayouh, a révélé mardi 21 janvier un programme d'investissement titanesque de 96 milliards de dirhams destiné à redessiner en profondeur le paysage ferroviaire marocain à l'horizon 2030. Ce projet s'inscrit dans le cadre des préparatifs pour accueillir la Coupe du Monde de football et marque une étape décisive dans l'ancrage du Maroc comme acteur majeur des mobilités durables selon M. Kayouh. Au cœur de ce programme, une enveloppe de 29 milliards de dirhams sera allouée à l'acquisition de 168 trains de nouvelle génération incluant 18 trains à grande vitesse dédiés à l'expansion du réseau LGV et 150 trains multiservices répartis entre les lignes interurbaines rapides, les navettes régionales et le transport urbain. Lors de son allocution devant la commission des infrastructures, de l'énergie et des mines à la Chambre des représentants, M. Kayouh a détaillé les multiples volets de cette transformation ferroviaire. Le volet phare demeure l'extension de la ligne à grande vitesse jusqu'à Marrakech, nécessitant un investissement colossal de 53 milliards de dirhams. Ce chantier sera complété par le développement du transport régional sur le réseau existant, tout en intégrant la construction et la rénovation ambitieuse de 40 gares, pour un montant de 14 milliards de dirhams. Loin de se limiter à une simple modernisation, ce plan s'accompagne d'une stratégie plus large vouée à hisser le Maroc au rang des nations dotées d'une industrie ferroviaire intégrée. M. Kayouh a ainsi mis en avant l'intention officielle de construire une unité de production locale de trains, capable non seulement de répondre aux besoins internes, mais également d'exporter ses produits vers l'Afrique et l'Europe. Ce projet inclura la structuration d'un écosystème industriel ambitieux combinant fournisseurs locaux, sous-traitants spécialisés et expertise internationale. L'innovation ne s'arrêtera pas là : un partenariat stratégique entre l'Office national des chemins de fer (ONCF) et les fabricants permettra d'assurer une maintenance de pointe tout en optimisant les coûts, renforçant ainsi la viabilité économique de ce programme d'envergure. Ces efforts monumentaux s'inscrivent dans le cadre d'un nouveau contrat-programme entre l'Etat et l'ONCF, doté d'un budget sans précédent de 87 milliards de dirhams. Ce partenariat vise non seulement à étendre le réseau à grande vitesse mais également à améliorer la qualité des infrastructures ferroviaires existantes.