La Société Générale poursuit son retrait de certains marchés africains. Après le Maroc et la Guinée, c'est en Mauritanie que le groupe bancaire français a conclu un accord pour céder sa filiale locale. Cette opération, officialisée via un communiqué du consortium Enko Capital-Oronte, marque une étape importante pour une cession envisagée de longue date. Il y a deux ans, la banque avait déjà trouvé un acquéreur en la personne de Coris Bank International, une institution burkinabé. Cependant, l'opération avait échoué en raison de l'opposition des autorités mauritaniennes. Cette fois, un tandem d'investisseurs de renom semble avoir gagné la confiance de Nouakchott. Le consortium acheteur est composé d'Enko Capital et d'Oronte. Enko Capital, dirigé par les frères Alain et Cyrille Nkontchou, est une société d'investissement spécialisée dans les marchés africains, avec des bureaux en Afrique du Sud et à Londres, et gérant un portefeuille dépassant le milliard de dollars. Quant à Oronte, il est représenté par Eric-Bastien Ballouhey, une figure bien connue du secteur financier africain. Ancien directeur général de l'entreprise Rougier, M. Ballouhey a également fondé les Grands Moulins de Mauritanie en 1999 et préside depuis 2007 le conseil d'administration de Société Générale Mauritanie. Selon des informations rapportées par Les Echos, ce tandem aurait obtenu l'aval des autorités mauritaniennes. Toutefois, Société Générale Mauritanie, tout en confirmant la signature de cet accord, précise que la finalisation de l'opération reste conditionnée à l'approbation des régulateurs et des autorités financières compétentes. Dans un communiqué commun, les repreneurs ont exprimé leur ambition de diversifier l'offre bancaire et d'élever les standards de gouvernance de la filiale mauritanienne. Ils envisagent également d'appuyer les secteurs économiques stratégiques du pays, tels que le gaz, les mines, l'agriculture et la pêche. Cette cession s'inscrit dans la stratégie plus large de la Société Générale de recentrer ses activités sur des marchés jugés prioritaires, tout en permettant à des investisseurs spécialisés de prendre le relais dans des zones à fort potentiel de croissance économique.