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«Selon Abdelmadjid Tebboune, le confinement et le Covid-19 ont sauvé le régime» : l'enfer algérien selon «Le Point»
Publié dans Barlamane le 15 - 01 - 2025

L'ancien ambassadeur de France en Algérie Xavier Driencourt confesse que le président Tebboune lui a confié un jour que le Covid-19 et le confinement avaient sauvé le régime, et qu'il veillerait à ce qu'un tel mouvement ne se reproduise plus.
Dans son dossier consacré à la répression des voix dissidentes en Algérie, Le Point dresse un état des lieux inquiétant de la liberté d'expression dans le pays. L'hebdomadaire revient sur les pratiques autoritaires du régime de Abdelmadjid Tebboune, mettant en lumière les cas de persécution des journalistes, des opposants politiques et des artistes ainsi que l'atmosphère de terreur qui règne dans le pays face à toute forme de contestation.
L'un des points centraux de ce dossier est le récit du caricaturiste Ghilas Aïnouche, un artiste contraint à l'exil après avoir été menacé de mort et poursuivi en justice en raison de ses dessins satiriques. M. Aïnouche, qui a quitté l'Algérie en 2020, a vu ses œuvres et ses prises de position publiques être interprétées comme des attaques directes contre le pouvoir en place. Le Point rapporte aussi que le dessinateur, qui dénonçait la corruption et l'injustice, a été accusé d'atteintes à la sécurité de l'Etat, une accusation souvent utilisée pour faire taire les voix discordantes. "Il m'ont menacé de me faire emprisonner si je revenais en Algérie. Je ne suis plus en sécurité, ni moi ni ma famille", confie M. Aïnouche, soulignant les pressions psychologiques et physiques auxquelles il a été soumis.
Un régime qui traque ses opposants sans relâche
L'hebdomadaire se penche également sur la répression exercée à l'encontre des journalistes. Plusieurs médias ont été fermés, et des journalistes emprisonnés pour des raisons purement politiques, surtout pour avoir couvert les manifestations du mouvement de protestation populaire qui secoue l'Algérie depuis 2019. La plupart ont été accusés de "tentatives de porter atteinte à l'unité nationale" et "d'incitation à la révolte". Leur emprisonnement a mis en évidence la politique de plus en plus répressive du régime face à toute forme de contestation médiatique.
L'article évoque également les actions contre les médias sociaux, des plates-formes qui, selon le régime, sont devenues des lieux de diffusion de "fausses informations" et de "discours de haine". Le texte cite des extraits de la loi de 2022 qui criminalise la diffusion de contenus considérés comme nuisibles à l'ordre public, une législation qui a renforcé les contrôles sur Internet. Des journalistes, des blogueurs et même des citoyens ordinaires ont été poursuivis pour avoir partagé des informations jugées "subversives".
L'hebdomadaire Le Point pointe du doigt la situation intérieure du pays, dont l'amélioration semble peu probable tant que le régime continue à faire preuve de répression systématique à l'égard de la liberté d'expression. La communauté internationale, tout en exprimant sa solidarité envers les dissidents algériens, attend des gestes concrets en faveur des réformes démocratiques et de l'ouverture de l'espace public.
Le dossier souligne également la montée de la répression à l'encontre des militants politiques et des opposants. Plusieurs figures de l'opposition, telles que Rachid Nekkaz et Louisa Hanoune, ont fait l'objet de multiples arrestations et intimidations, accusées de pousser à la révolte et de menacer la stabilité du pays. La répression, cependant, ne se limite pas aux figures les plus visibles : de nombreux activistes locaux, parfois non affiliés à des partis politiques, sont également la cible de persécutions violentes. Le Point évoque le cas de Nadia, une militante féministe, qui explique : "Nous avons été étiquetés comme des ennemis de l'Etat simplement pour avoir exprimé nos opinions. C'est devenu une routine : arrestations arbitraires, mauvais traitements, intimidation".
Le climat de peur n'épargne pas les organisations internationales de défense des droits humains. Des entités telles que Amnesty International et Reporters sans frontières (RSF) ont régulièrement condamné la détérioration de la situation des libertés en Algérie. Le Point cite le rapport de RSF de 2024, qui dénonce la fermeture systématique des médias indépendants et l'incarcération de journalistes sous prétexte de "fausses informations". Dans ce contexte, l'Algérie fait face à une pression croissante de la communauté internationale, qui exhorte le gouvernement à mettre fin à ces pratiques répressives.
«Le pouvoir algérien a été très ébranlé par le mouvement du Hirak au cours duquel des millions de personnes sont descendues chaque vendredi dans la rue», décrypte l'ancien ambassadeur de France en Algérie Xavier Driencourt. Le président Tebboune m'a confié un jour que le Covid et le confinement avaient sauvé le régime, et qu'il veillerait à ce qu'un tel mouvement ne se reproduise plus, a-t-il dévoilé. «L'économie progresse peu en dehors du secteur des hydrocarbures, la jeunesse algérienne n'a pas de travail et veut partir, l'Algérie s'est brouillée avec ses voisins», déplore Ghilas Aïnouche, qui ajoute: «Pour se maintenir, le pouvoir active la fibre nationaliste et tous ceux qui demandent un changement pacifique sont traités de terroristes, ou accusés d'être à la solde d'Israël, des juifs, de la CIA, de la France… Mais ces discours ne prennent plus auprès d'un peuple qui voit bien que ses routes se dégradent et que ses hôpitaux ne fonctionnent plus. Alors le pouvoir projette cette propagande à l'extérieur.»
Diaspora agitatrice
«Une diaspora estimée, sur trois générations, à plus de 2,5 millions de personnes. Alors que les relations économiques entre Paris et Alger, fortement dégradées, se résument aujourd'hui à l'achat de gaz (moins de 10% de notre approvisionnement) et au commerce de petites entreprises, la diaspora de France, perçue par le pouvoir algérien comme sa base arrière, reste étroitement surveillée. Estimée sur trois générations à plus de 2,5 millions de personnes, dont 900 000 immigrés algériens présents, selon l'Insee, sur le sol français, elle constitue un important enjeu de pouvoir-et d'influence-pour le régime, qui a historiquement tenté de la mettre au pas», note Le Point.
Le magazine cite le cas d'Amir Boukhors, un opposant connu sur YouTube sous le nom d'Amir DZ, convaincu d'avoir échappé de peu à une exfiltration vers Alger, ourdie par ces «services», lorsqu'il est kidnappé le 29 avril 2024 par quatre hommes se présentant comme des policiers, devant son domicile du Val-de-Marne. «Ils m'ont menotté, jeté dans une voiture et conduit dans une sorte de décharge, en Seine-et-Marne, où ils m'ont drogué et retenu dans un conteneur.» Vingt-sept heures plus tard, «il est relâché sous un pont, près de Pontault-Combault. Il porte plainte pour enlèvement et séquestration. L'enquête, pour l'instant, n'a rien donné. Pas plus que celle conduite après son passage à tabac», rappelle l'hebdomadaire.
Le recteur de la Grande Mosquée de Paris est surnommé l'«ambassadeur bis»
«Alger entretient en France un réseau dense d'une vingtaine de consulats disséminés sur l'ensemble du territoire. Promu en septembre dernier à la tête de la Direction générale de la documentation et de la sécurité extérieure (DGDSE), le général Rochdi Fethi Moussaoui dirigeait auparavant le bureau de la sécurité à l'ambassade d'Algérie à Paris. Un poste sensible, sa mission consistant à surveiller étroitement les activités des opposants, des journalistes et autres militants que l'actualité algérienne intéresse de près, décrypte alors le média Le Matin d'Algérie», note Le Point.
Sous Chems-Eddine Hafiz, la Grande Mosquée de Paris «prend un tournant très politique.» Son «large réseau de 400 mosquées et sa réputation auprès des institutions lui permettent de jouir d'une influence solide. «À tel point que le recteur est surnommé, chez les initiés, l'ambassadeur bis… Surtout depuis que l'ambassadeur officiel a été rappelé en Algérie en juillet 2024, après que la France a choisi de soutenir le plan d'autonomie élaboré par le Maroc pour le Sahara», souligne la même source.
«Dès sa prise de fonctions, Chems-Eddine Hafiz s'emploie à mobiliser la diaspora algérienne en France au profit du nouveau pouvoir algérien (…) la Grande Mosquée accélère vraiment le mouvement début 2024, à l'occasion de l'élection présidentielle algérienne. En janvier, l'organisme religieux crée une association, Awassir, chargée d'organiser les meetings des soutiens du président sortant», a-t-on ajouté.


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