Les médecins mettent en garde contre un système conférant des pouvoirs étendus aux directeurs pour imposer des sanctions arbitraires et limitant les chances de promotion dans le secteur. La Confédération indépendante des médecins du secteur public au Maroc a annoncé une grève nationale qui paralysera les hôpitaux pour une durée de trois jours, à compter du 24 décembre, tout en maintenant le fonctionnement des services d'urgence et de réanimation. Cette mobilisation s'inscrit dans une série de protestations contre de nouvelles lois que le syndicat qualifie de "dérives remettant en cause des droits acquis", soulignant l'absence d'un dialogue sérieux avec le ministère de la santé. Selon le dernier communiqué diffusé par la confédération, les médecins marocains sont confrontés à des défis majeurs en raison du projet de statut modèle introduit par la loi de finances 2025. Ce texte est décrit comme une véritable "scandale" en raison de ses répercussions négatives sur les pratiques quotidiennes au sein des établissements de santé. Le syndicat alerte sur le fait que ce système accorde aux directeurs des prérogatives considérables, leur permettant d'infliger des sanctions arbitraires tout en restreignant les possibilités de promotion dans le secteur. Une grève et des actions de protestation amplifiées Dans ce contexte, le secrétaire général de la Confédération indépendante des médecins du secteur public a précisé que la grève est destinée à obtenir une réponse de la part du ministère concernant les revendications des médecins généralistes, chirurgiens, dentistes et pharmaciens. Il a ajouté que ce mouvement sera suivi de trois semaines supplémentaires de grève, tout en garantissant la continuité des services vitaux, tels que les urgences. Par ailleurs, la semaine prochaine a été désignée par le syndicat comme "la semaine de la colère", marquée par des actions dans plusieurs régions du pays et une grande marche de protestation prévue le 29 décembre devant le Parlement à Rabat, pour rejeter les nouvelles lois relatives au droit de grève et au système de retraite. Le secrétaire général a insisté sur l'exigence d'un dialogue constructif avec le ministère de la santé, fondé sur des règles nouvelles, respectant les accords antérieurs et promouvant une approche participative garantissant le maintien des droits acquis dans le cadre du statut général de la fonction publique. Des amendements controversés rejetés par le syndicat Le syndicat s'oppose aux amendements contenus dans le projet de loi de finances, notamment ceux visant à supprimer les postes budgétaires centraux et à transférer les salaires aux groupes de santé. Selon le dernier communiqué, ces mesures risquent de plonger les médecins dans une précarité financière inquiétante. Depuis plusieurs semaines, les médecins marocains protestent contre l'inaction du gouvernement face à leurs revendications fondamentales, qui incluent une revalorisation salariale, des garanties pour les promotions professionnelles et des mesures protégeant leurs droits en tant que fonctionnaires publics. Le syndicat affirme que ces actions de protestation se poursuivront jusqu'à satisfaction de leurs revendications, appelant le gouvernement à honorer ses engagements et à accélérer la mise en œuvre des réformes nécessaires.