La Chine, confrontée à un environnement de plus en plus protectionniste en Europe et aux Etats-Unis, examine de nouvelles approches pour accéder aux marchés occidentaux. Les politiques de "Green Deal" de l'Union européenne et la loi américaine "Inflation Reduction Act" (IRA), destinées à soutenir les industries locales, représentent une menace sérieuse pour l'exportation de véhicules électriques chinois. En 2023, la Chine a exporté 1,2 million de véhicules électriques, mais Bruxelles a récemment adopté une taxe de 35,3 % et les Etats-Unis ont augmenté leurs redevances à 100 %. Ces mesures risquent d'accroître considérablement les prix pour les consommateurs tout en réduisant la rentabilité des exportations chinoises. Face à ces réalités, la Chine s'oriente vers une philosophie alternative. Pékin pense désormais au Maroc comme un hub stratégique pour son industrie des véhicules électriques en 2025. Le royaume dispose des plus grandes réserves mondiales de phosphate, un composant clé dans la fabrication des batteries pour véhicules électriques. Le passage des batteries lithium-ion aux batteries au phosphate de fer-lithium (LFP), moins chères et plus sûres, confirme l'importance du royaume dans les futurs plans chinois. Le Maroc bénéficie également d'accords de libre-échange avec l'Union europénne et les Etats-Unis, ce qui renforce son rôle dans la chaîne de valeur mondiale des véhicules électriques. Ces accords permettent de faire face aux nouvelles barrières commerciales imposées par l'Europe et les Etats-Unis, tout en favorisant les investissements étrangers. Le Maroc examine ses partenariats Dans ce cadre, les entreprises chinoises ont déjà commencé à s'implanter au Maroc. Plusieurs usines de batteries pour véhicules électriques ont été annoncées. Parallèlement, des entreprises d'ingénierie chinoises participent à des projets d'infrastructures au Maroc, tels que la modernisation du réseau ferroviaire actuel. Surtout, Pékin veut réduire les coûts logistiques et s'assurer une meilleure accessibilité aux principaux marchés mondiaux. Le Maroc, s'il cherche à diversifier ses relations économiques et à tirer profit des perspectives offertes par la Chine, reste attaché à une politique extérieure indépendante et à des liens solides avec ses partenaires traditionnels, notamment la France. Pour la Chine, le Maroc représente un point d'ancrage stratégique dans la course à la domination du marché mondial des véhicules électriques. Toutefois, cette stratégie comporte des risques. Les fluctuations économiques et politiques, les évolutions des relations internationales et la concurrence de plus en plus féroce dans l'industrie des véhicules électriques sont autant de facteurs qui pourraient constituer des défis pour ce projet ambitieux.