Le Parti de la justice et du développement (PJD) a tenu, mardi 17 décembre, une réunion extraordinaire de son secrétariat général pour dénoncer ce qu'il qualifie de «conflit d'intérêts manifeste» impliquant le chef du gouvernement Aziz Akhannouch. Cette accusation fait suite aux déclarations de ce dernier lors de la session parlementaire consacrée aux politiques publiques, tenue la veille. Lors de cette séance, M. Akhannouch a confirmé publiquement que l'une des entreprises qu'il possède avait obtenu un marché relatif à la construction d'une station dessalement de l'eau de mer dans la région de Casablanca-Settat. Un aveu assumé qui, selon le PJD, viole les dispositions constitutionnelles interdisant tout conflit d'intérêts pour les détenteurs de responsabilités publiques. Le parti fait notamment référence au cahier des charges spécifique de cette adjudication, censé garantir transparence et équité. Guerre ouverte Dans son communiqué, le PJD pointe également une contradiction flagrante dans les déclarations de Aziz Akhannouch concernant les subventions publiques liées à ce projet. Alors qu'il a affirmé devant les députés que le gouvernement avait décidé de ne pas soutenir financièrement ce type d'investissement, un communiqué officiel daté du 10 décembre émanant de la primature indique que la commission nationale des investissements a validé quatre projets stratégiques bénéficiant de subventions publiques. Parmi ceux-ci figure explicitement un projet de dessalement dans la région de Casablanca-Settat. Ces incohérences, selon le PJD, témoignent de «graves atteintes» aux principes de transparence, de concurrence loyale et d'égalité des chances dans les marchés publics. Le parti estime que cette affaire met en cause l'intégrité de l'action politique et fragilise la crédibilité des institutions. Afin d'éclairer l'opinion publique sur ce qu'il qualifie de «scandale politique», le PJD a annoncé la tenue d'une conférence de presse jeudi 19 décembre à 11 heures au siège central du parti à Rabat. Le parti y détaillera les faits liés à cette affaire, soulignant les conséquences potentielles de telles dérives sur l'économie nationale et sur la confiance citoyenne dans les mécanismes démocratiques et économiques. En conclusion, le PJD appelle à la préservation des principes de transparence et de compétitivité dans la gestion des affaires publiques, tout en dénonçant des pratiques qu'il juge contraires aux valeurs de bonne gouvernance et d'intégrité politique.