Depuis plusieurs semaines, des voix se lèvent pour mettre en cause ce qu'elles appellent «des injustices dans la distribution de l'aide prévue par le programme intégré de reconstruction et de réhabilitation des zones touchées par le séisme du 8 septembre 2023.» Des citoyens, n'ayant pas bénéficié du soutien royal, se sont rendus à Rabat pour faire entendre leurs revendications auprès des autorités compétentes, estimant être écartés sans explication d'un programme qui, selon eux, «ne répond pas à la réalité du terrain.» Des lacunes dans le recensement des bénéficiaires De nombreuses personnes se déclarent non bénéficiaires du soutien financier destiné à la reconstruction et aux réparations des habitations, ainsi qu'à l'allocation mensuelle de 2 500 dirhams. Selon les témoignages recueillis, «plusieurs centaines de foyers, pourtant remplissant les critères d'éligibilité, se trouvent dans l'incapacité de faire valoir leurs droits.» En effet, beaucoup d'entre eux vivent encore dans des conditions précaires, logeant dans des tentes de fortune qui deviennent insupportables pendant les périodes hivernales actuelles. Les accusateurs pointent également «des dysfonctionnements» dans le processus d'attribution des aides. Le nombre de bénéficiaires serait farouchement contesté, avec des cas où certains ménages ont été exclus pour des raisons qui semblent, selon les concernés, non fondées. Parmi les justifications avancées par les autorités locales figure le fait que certains des demandeurs ne résideraient pas de manière permanente dans les zones touchées. Pourtant, les mêmes personnes revendiquent leur droit à l'aide, soulignant que leur absence temporaire en raison de leur travail ailleurs ne devrait pas les priver de cette aide. Une lenteur administrative qui aggrave les souffrances La gestion des demandes d'aide semble marquée par une lenteur administrative préoccupante. Des familles entières se retrouvent sans les fonds nécessaires à la reconstruction de leurs maisons, et ce, plus d'un an après le sinistre. L'ampleur des dommages causés par le tremblement de terre dans les régions affectées nécessiterait une réaction rapide et efficace des autorités, mais le manque de transparence et la lenteur du processus risquent d'aggraver la situation des sinistrés. De plus, l'accès à l'information reste un obstacle majeur pour de nombreux sinistrés. Beaucoup d'entre eux se plaignent de ne pas avoir pu obtenir les renseignements nécessaires auprès des administrations locales, lesquelles, selon eux, ne répondent ni à leurs questions ni à leurs demandes d'assistance. Cette carence en informations et en réponses officielles nourrit un sentiment de frustration et d'abandon chez ceux qui espéraient que le programme royal les soutiendrait dans leur épreuve. Des accusations de favoritisme et de mauvaise gestion Les accusations de favoritisme ne sont pas rares. Plusieurs témoignages soulignent que des bénéficiaires de l'aide «seraient des personnes qui ne répondent pas aux critères de sélection telles que des propriétaires de maisons anciennes ou des exploitants de fermes qui auraient obtenu des fonds pour des habitations détruites depuis longtemps.» Les sinistrés qui estiment avoir droit à cette aide critiquent «une gestion opaque marquée par des décisions qui semblent avoir été prises en dehors de tout cadre transparent et équitable.» Certains estiment même que des agents locaux ou des responsables administratifs seraient responsables de cette situation, bien que des preuves concrètes soient difficiles à fournir. En dépit de ces accusations, les autorités n'ont pas encore apporté de réponse claire à ces préoccupations. Appel à l'action Face à cette situation de mécontentement, les appelants demandent «une réévaluation du processus de distribution de l'aide», soulignant «l'urgence» de résoudre cette crise. Ils réclament une révision complète des critères d'attribution et une meilleure coordination entre les autorités locales et nationales pour garantir que les sinistrés reçoivent l'aide qui leur est due. Le soutien apporté aux victimes du séisme doit être à la hauteur de la tragédie vécue, et le gouvernement de Aziz Akhannouch ne peut rester spectateur. Une action rapide et équitable «permettrait non seulement de réparer les maisons détruites mais aussi de restaurer la confiance des citoyens dans les institutions publiques qui doivent être à l'écoute des souffrances de leurs administrés», rappellent des acteurs locaux.