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La liaison électrique Xlinks Maroc-Royaume-Uni érigée en tant que projet d'infrastructure d'importance nationale à Londres, GE Vernova et Africa Finance Corporation rejoignent TotalEnergies, TAQA et Octopus Energy comme fournisseurs de capitaux
Publié dans Barlamane le 06 - 12 - 2024

Le projet énergétique Xlinks Maroc-Royaume-Uni, présenté comme une avancée majeure dans le domaine des énergies renouvelables, est destiné à établir une interconnexion directe entre le Maroc et le Royaume-Uni, utilisant des énergies solaires, éoliennes et des batteries de stockage. Dans un entretien fleuve exclusif accordé au site Energy Voice, James Humfrey, directeur général de Xlinks, revient sur les progrès du projet, ses objectifs et les défis techniques.
Dans un entretien accordé à Energy Voice, James Humfrey a affirmé que les réalisations récentes liées au projet énergétique Xlinks Maroc-Royaume-Uni concernent principalement le volet financier. «Nous avons clôturé la Série B de financement attirant de nouveaux investisseurs stratégiques de premier plan tels que GE Vernova et Africa Finance Corporation (AFC), qui viennent compléter nos partenaires historiques comme TotalEnergies, TAQA et Octopus Energy», a-t-il indiqué. «Nous avons également annoncé la nomination de nos conseillers financiers pour la dette, JP Morgan et Société Générale, qui nous accompagnent dans la préparation du financement. Sur le plan des autorisations, nous avons mené des consultations publiques cet été dans le cadre du processus d'ordre de consentement au développement (DCO) en tant que projet d'infrastructure d'importance nationale. Cela inclut des réunions publiques organisées dans le Devon, tandis que notre campagne de mesure des vents sur site se poursuit depuis plus de deux ans – l'une des campagnes les plus longues à ce jour.»
Concernant le tracé, «trois navires de sondage sont actuellement mobilisés pour des études environnementales nécessaires à l'obtention des permis d'installation, prévue pour l'année prochaine. Par ailleurs, sur le plan technique, nous avons achevé environ 95 % des appels d'offres liés aux achats, dont les premières réponses commencent à arriver. Ce processus devrait s'achever en 2025.» De nombreuses activités «sont en cours sur plusieurs fronts, qu'il s'agisse de nos partenaires de la chaîne d'approvisionnement ou des travaux techniques et commerciaux», a-t-il indiqué.
Qu'en est-il du financement du projet ?
Le projet énergétique Xlinks Maroc-Royaume-Uni, «vise à capter la puissance de la nature pour produire une énergie quasi constante et abordable, tout en la connectant en temps réel au point de consommation», dépasse largement l'envergure d'un simple projet. Il constitue en réalité la première étape vers la concrétisation d'un concept partagé par Xlinks, celui de la «Grille mondiale» – un réseau interconnecté de systèmes équilibrant l'approvisionnement énergétique à travers le globe.
Le responsable britannique note «la chance de pouvoir compter sur d'excellents investisseurs en fonds propres, des partenaires stratégiques [qui] reconnaissent l'importance de la transmission longue distance pour soutenir la décarbonisation des réseaux électriques tout en limitant les défis liés à l'intermittence des énergies renouvelables, tout en bénéficiant de leur faible coût et de leurs technologies éprouvées.» Pour la phase de construction, «le projet sera subventionné par un financement structuré, étant donné son ampleur. Avec un budget situé entre 22 et 24 milliards de livres sterling, la préparation du financement nécessite des évaluations et des discussions approfondies avec les banques commerciales et les agences de crédit à l'exportation (ECA). L'objectif est d'être prêt pour le marché d'ici la fin de l'année prochaine.»
Selon la même source, une conclusion définitive de ce projet «interviendra lors de la clôture financière, visée pour 2026» Le principal défi que rencontre ce chantier «réside dans l'articulation de tous les éléments.» M. Humfrey détaille : «Tout commence avec le site de production au Maroc : un site à très grande échelle, situé dans une région reculée, nécessitant la construction de camps et d'infrastructures utilitaires. Ensuite, il faut établir une connexion de 140 km jusqu'à la côte, avant l'installation des câbles sous-marins qui aboutiront dans le nord du Devon. Cette étape implique des campagnes marines majeures et une préparation méticuleuse.» Une fois au nord du Devon, «des travaux d'installation doivent être réalisés au niveau du convertisseur adjacent au poste électrique, avant que l'énergie ne soit injectée dans le réseau britannique. Ces travaux se dérouleront simultanément dans deux pays, avec des équipes mobilisées sur terre et en mer, nécessitant une conception, une ingénierie et une logistique parfaitement orchestrées.»
Chaque étape est divisée en plusieurs lots, et il est impératif de mobiliser les bons fournisseurs pour garantir une exécution optimale lorsque la phase de construction commencera
S'agissant du site pour la construction de la combinaison associant solaire, éolien et batteries, le responsable a dévoilé que «nous en avons effectivement un, en accord avec le gouvernement marocain, et c'est sur ce site que nous menons nos campagnes de mesures depuis plusieurs années. Tout a été convenu, et l'ensemble de notre planification technique repose sur ce site.» Pour résumer, a-t-il précisé, «nous prévoyons environ 11,5 GW d'énergie solaire et éolienne – soit environ 7 GW de solaire, 4,5 GW d'éolien, et 5 GW de batteries. Le Maroc bénéficie de ressources exceptionnelles en énergies renouvelables, notamment grâce à une intensité lumineuse élevée dans une région située si au sud, en bordure du Sahara – au moins deux fois supérieure à celle du Royaume-Uni – et à un type de vent différent.»
«Il s'agit des vents de convection, ou alizés, qui se lèvent en soirée lorsque les masses terrestres se refroidissent, offrant une constance remarquable. Cette combinaison de forte production solaire durant la journée et de vents soutenus en fin d'après-midi et en soirée nous permet de proposer un profil énergétique particulièrement attractif pour le Royaume-Uni, optimisé pour répondre aux besoins du réseau britannique, principalement entre 16 h et 19 h», a-t-il décrit.
Nous disposons également, a-t-il énuméré, «d'une grande flexibilité dans l'offre. En cas de période de faible vent – phénomène parfois qualifié de dunkelflaute –, le profil de notre projet garantit une énergie constante. En réalité, nos analyses montrent que les schémas éoliens au Maroc et en mer du Nord présentent une légère corrélation négative. Autrement dit, un dunkelflaute n'a aucun effet sur les vents constants observés au Maroc. En revanche, des vents faibles en mer du Nord affectent non seulement le Royaume-Uni, mais aussi les pays voisins et leurs propres réseaux alimentés par l'éolien offshore.»
Question de priorités
Pour l'instant, «notre priorité est le projet Maroc-Royaume-Uni afin de démontrer qu'un tel projet peut être réalisé à grande échelle. Mais nous pensons qu'une fois ce projet abouti, l'idée gagnera en crédibilité, et qu'à l'instar des câbles internet qui traversent le monde, le réseau global pourra se développer de manière similaire», a-t-il clarifié, ajoutant que son entreprise «joue un rôle d'acteur majeur grâce à l'avancement de ce projet. Nous espérons que l'expérience acquise sur ce projet et sur d'autres projets en phase préliminaire nous positionnera avantageusement pour en développer d'autres à l'avenir.»
En ce qui concerne les défis physiques ainsi que les pratiques liés aux interconnexions et à l'équilibrage du réseau britannique, le respnsable britannique a indiqué que «nous sommes en discussions avec le gouvernement britannique pour un contrat pour différence (Contract for Difference ou CfD), un mécanisme bien connu dans de nombreux secteurs. Nous avançons bien dans ce processus en plusieurs étapes.»
En termes de raccordement au réseau, «nous avons signé nos connexions avec National Grid. L'un des avantages des câbles de transmission sous-marins est leur flexibilité pour leur point d'arrivée à terre. Après discussions avec National Grid, nous avons opté pour Alverdiscott, dans le Devon nord, où aucune mise à niveau du réseau n'est requise. Cette région du sud-ouest présente une forte demande énergétique, et y acheminer l'électricité permettrait d'économiser environ 5 milliards de livres sterling en coûts de dispatching», a-t-il établi.
Ce choix illustre également un autre atout du réseau global : «il aide à atténuer les problèmes de congestion des réseaux auxquels de nombreux pays font face», a-t-il mentionné. Pour lui, «l'essence même de Xlinks et du projet Maroc-Royaume-Uni repose sur cette diminution des coûts, permettant de fournir une électricité abordable au Royaume-Uni, situé à 4 000 km par notre itinéraire. L'évolution des technologies de câblage, conjuguée à la baisse des coûts des énergies renouvelables au cours de la dernière décennie, rend ce projet réalisable à grande échelle. Cela pourrait transformer le paysage énergétique et favoriser la création du réseau global.»
La faisabilité du projet à cause des distances et des complexités techniques ? «C'est une question légitime. D'abord, nous disposons d'une équipe expérimentée qui a travaillé sur des projets similaires, comme Nigel Williams, ancien directeur du projet North Sea Link, ou encore Paddy Padmanathan, pionnier de l'éolien et du solaire au Maroc. Ensuite, sur le plan technique, rien n'est inédit dans ce projet. Les technologies de batteries, solaire et éolienne sont éprouvées, tout comme celles des câbles de transmission. Nous restons dans des profondeurs marines modérées, en longeant les côtes, ce qui élimine les risques techniques majeurs», a-t-il récapitulé.
La même source se montre rassurante : «Nous bénéficions d'un soutien important du gouvernement britannique et marocain. Ce projet s'aligne sur la stratégie d'industrialisation verte du Maroc et générera des milliers d'emplois de qualité. Tous ces éléments combinés nous rendent confiants quant à notre capacité à fournir de l'énergie renouvelable au Royaume-Uni dès le début des années 2030.»


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