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La sécheresse au Maroc «peut prendre des allures dévastatrices», met en garde l'ONU
Publié dans Barlamane le 02 - 12 - 2024

Les sécheresses de plus en plus fréquentes et sévères deviennent une «nouvelle norme» mondiale, selon un rapport de l'ONU publié le 2 décembre, premier jour du sommet de l'ONU sur la désertification. Le Maroc, touché de plein fouet par ce fléau, fait face à des conséquences dramatiques, tant sur le plan humain qu'économique.
Le pays connaît des sécheresses records, affectant particulièrement ses récoltes de céréales qui ont été sévèrement laminées. Les sécheresses, qui touchent chaque année environ 55 millions de personnes dans le monde, sont devenues «l'un des risques les plus coûteux et les plus meurtriers», selon l'atlas de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), en partenariat avec le centre de recherche scientifique de la Commission européenne (JRC). En 2024, une année marquée par des conditions extrêmes, le Maroc a subi une dure sécheresse aux conséquences encore inéluctables.
Les projections de l'ONU montrent que d'ici 2050, trois personnes sur quatre dans le monde seront touchées par les sécheresses, en raison du réchauffement climatique, principalement causé par la combustion des énergies fossiles. Le Maroc, dont la population dépend en grande partie de l'agriculture, pourrait voir ces effets s'intensifier, menaçant sa sécurité alimentaire, son approvisionnement en eau, et la stabilité de ses écosystèmes.
Phénomène sous-estimé
Les sécheresses sont souvent sous-estimées comparées à d'autres catastrophes naturelles soudaines comme les inondations ou les tremblements de terre, mais leurs conséquences en cascade sont dévastatrices. Elles affectent plusieurs secteurs simultanément : l'agriculture, l'énergie, le commerce, la navigation, et la santé. Le Maroc, déjà fragile sur le plan hydrique, doit faire face à des pénuries d'eau croissantes, compliquées par la gestion très discutables des ressources en eau et des terres.
Bien que la menace soit immense, l'atlas de la CNULCD souligne que la gestion de la sécheresse reste largement sous-financée. Le rapport appelle à une coopération sans précédent entre les pays et les secteurs pour mettre en place des stratégies de gestion des risques, notamment en matière d'irrigation, de pratiques agricoles innovantes et de systèmes d'alerte rapide pour les populations vulnérables.
En 2022 et 2023, environ 1,84 milliard de personnes ont été affectées par des sécheresses à travers le monde, dont près de 85 % vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. Le Maroc fait partie de ces nations où les effets indirects de la sécheresse, notamment la hausse des prix de l'énergie et des denrées alimentaires, exacerbent les inégalités et les tensions sociales.
Le secrétaire exécutif de la CNULCD, Ibrahim Thiaw, a appelé les dirigeants à repenser radicalement leurs approches face aux sécheresses et à investir dans des solutions de gestion proactive. Le Maroc, à travers sa participation au sommet de Riyad, se trouve à un carrefour crucial pour renforcer ses capacités d'adaptation aux changements climatiques et réduire les retombées de ces sécheresses, dont les effets deviennent de plus en plus dévastateurs pour son économie et sa population, surtout rurale.


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