La justice européenne a annulé deux accords de partenariat commerciaux entre Rabat et Bruxelles concernant des produits en provenance du territoire du Sahara. Sur le plan juridique, la décision de la CJUE déniant à l'UE le droit de signer des accords incluant le Sahara «occidental», contraint la Commission à renégocier les accords actuels avec le Maroc, si tant est que ce dernier accepte, car un accord excluant les eaux et les produits agricoles du Sahara n'est pas envisageable. Impacts politiques et diplomatiques Pour l'UE, particulièrement en ce qui concerne l'Espagne, qui bénéficie des accords de pêche, cette décision est un coup dur pour ses intérêts économiques et commerciaux. La tension pourrait monter entre Madrid et Bruxelles. Pour le Maroc, la décision de la Cour est un problème européo-européen. La Cour européenne n'a pas remis en cause la souveraineté du Maroc sur le Sahara, elle n'en a ni la compétence ni la capacité et ce n'était pas la question. Une tension pourrait naître, notamment en matière de coopération sécuritaire et migratoire, où le Maroc joue un rôle clé. Le Maroc, légitimement, pourrait être tenté de réévaluer ses partenariats commerciaux avec l'UE au profit de nouvelles alliances avec d'autres pays hors Europe. Impacts commerciaux L'Espagne, grand bénéficiaire des accords de pêche, verrait une perte économique majeure pour son industrie de la pêche, surtout en Andalousie et dans les îles Canaries. L'exclusion des produits agricoles du Sahara aurait un impact sur les flux commerciaux entre l'UE et le Maroc, créant des tensions tarifaires et une probable hausse des prix de ces produits sur le marché européen. Rabat devra chercher à diversifier ses partenaires commerciaux, pour atténuer l'impact économique et la perte des revenus tirés des exportations de produits agricoles. Le Maroc, pour rappel, bénéficie de soutiens solides au sein de l'UE. L'occasion est propice pour une redéfinition des relations entre le Maroc et l'UE.