Soulaiman Raissouni, 51 ans, a été condamné à cinq ans de prison pour «agression sexuelle», fait qu'il n'a jamais assumé. Depuis sa libération anticipé, il multiplie les affirmations erronées ou inauthentiques sur son séjour carcéral, où il a joui de tous ses droits légaux. La direction de l'administration pénitentiaire (DGAPR) a dénoncé, jeudi 12 septembre, «les tentatives persistantes de l'ancien détenu Soulaiman Raissouni de porter atteinte à la réputation du système pénitentiaire ainsi qu'à celle des responsables et des agents concernés à travers ses déclarations et ses interventions médiatiques répétées, y compris son récent entretien avec un quotidien étranger hostile au Maroc et sa récente prise de parole sur une chaîne en ligne locale.» Avant d'être gracié en juillet 2024, Raissouni a été condamné en appel en février 2022 à cinq ans de prison ferme pour «agression sexuelle» contre un jeune militant LGBT+. Ce dernier a indiqué, dans une récente déclaration, «que la libération de l'ancien journaliste de n'efface en aucun cas les graves délits qu'il a commis.» La DGAPR rappelle que Soulaiman Raissouni se nourrissait de manière régulière durant la période où il prétendait être en grève de la faim. «Cet fait réfute la réalité de ses allégations, car il est matériellement impossible pour un être humain d'endurer une grève de la faim selon les critères reconnus pendant 122 jours. L'objectif de l'intéressé était d'induire en erreur l'administration pénitentiaire et le pouvoir judiciaire en prétendant être incapable de se déplacer en raison de sa situation, pour ne pas assister aux audiences et de convaincre l'opinion publique que son procès n'avait pas respecté les garanties d'une justice équitable», détaille la DGAPR qui désire soumettre «les enregistrements des caméras de surveillance installées dans l'établissement pour la période concernée à un comité spécialisé afin de déterminer si la grève de Raissouni était réelle ou simplement une simulation.» En ce qui concerne les insinuations selon lesquelles l'administration pénitentiaire aurait confisqué un projet de roman de l'intéressé, «il s'avère en réalité qu'il s'agissait de documents renfermant des contenus manifestement contraires à la loi et portant atteinte aux institutions. L'administration pénitentiaire a donc procédé à leur saisie conformément à la législation en vigueur et les documents ont été transmis au ministère public comme l'exige la loi. Ces documents peuvent être examinés par un comité scientifique spécialisé pour vérifier s'il s'agit réellement d'un roman ou de textes n'ayant aucun lien avec un travail romanesque, tant sur le fond que sur la forme», insiste l'administration pénitentiaire. Tissu de mensonges Durant l'incarcération de Raissouni, ses prétendus soutiens ont critiqué un «procès politique» et «des violations du droit à un procès équitable». Objectif inavoué : obtenir «la libération immédiate» du journaliste en prétendant que «son bien-être physique et psychologique» était menacé. Plus étrange encore, des «experts étrangers» avaient soutenu que l'emprisonnement de Raissouni lui a provoqué «de nombreuses séquelles», une contrevérité qui lui a permis de ne pas assister à la plus grande partie de son procès en première instance – entre février et juillet 2021 – en raison «de cette grève de la faim de 122 jours», contestée par de nombreux rapports médicaux et par les clarifications de la DGAPR. Libéré, Soulaiman Raissouni est apparu en très bonne santé et a multiplié les apparitions publiques.