Le responsable direct de l'assaut qui a eu lieu lors de la neuvième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (Ticad-IX), vendredi 23 août, est le secrétaire général du ministère algérien des affaires étrangères, Lounès Magramane, plusieurs fois directeur général Afrique et successeur du malfamé Amar Belani, nommé ambassadeur d'Algérie auprès de la Turquie. Dans les cénacles algériens, il est décrit comme «décideur de la politique extérieure.» Récemment, il a rencontré à Pretoria le directeur général du ministère des relations internationales et de la coopération, Zane Dangor, où ils ont abordé la question du Sahara. C'est Magramane qui a proposé aux nouvelles autorités au Niger «un plan de transition de six mois» avant un retour à l'ordre constitutionnel, alors que le général Abdourahamane Tiani, nouveau dirigeant du pays, a appelé à «une période de transition qui durerait au maximum trois ans.» Ces ingérences algériennes ont déplu à Niamey qui a convoqué, quelques mois après, en avril, l'ambassadeur d'Algérie pour protester contre les opérations de refoulement de migrants ouest-africains par Alger vers le Niger, des rafles décidées sans «le respect de la dignité et de l'intégrité physique et morale» des migrants. Selon Africa Intelligence, Lounès Magramane s'est plaint, en juin, des autorités maliennes auprès de Moscou, l'Algérie étant préoccupée par «les activités des forces armées maliennes à ses frontières.» Le Japan ne reconnaît pas le Polisario «Le Japon n'a jamais reconnu et ne reconnaîtra jamais le Polisario», avait tranché Tokyo à plusieurs reprises; le gouvernement nippon «a toujours soutenu les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité» relatives au dossier du Sahara. En 2019, le Japan a indiqué que la Rasd «n'est et ne sera jamais invitée lors des rencontres organisées par le pays dans le cadre de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique, contrairement aux 54 pays reconnus au niveau international.» En 2022, Rabat a vertement critiqué Tunis pour avoir invité «unilatéralement» Brahim Ghali au sommet de la Ticad «contre l'avis du Japon et en violation du processus de préparation». En marge de «cette attitude hostile et préjudiciable», le Maroc a décidé d'«annuler sa participation au Ticad» et de rappeler «immédiatement pour consultations» son ambassadeur à Tunis.