Marianne, minée par un antagonisme entre les intérêts des salariés et ceux des employeurs, est devenue une simple feuille de nouvelles renseignant un petit nombre d'abonnés. Le magazine a perdu en 2023 trois millions d'euros, des milliers de lecteurs et sa crédibilité en tant que média réputé pour son franc-parler. En cause, la captation du magazine par une tourbe antimarocaine, devenue une réalité. Au sein de Marianne, Quentin Müller, rédacteur en chef adjoint du service international de la revue française déclinante, mène une cabale infatigable contre le Maroc depuis son expulsion du pays, le 20 septembre 2023. Il ne s'est pas fait faute de répéter les propos mis en circulation par les milieux algériens ou proches des séparatistes du Polisario; il n'a pas hésité à discréditer ou à réduire à une importance secondaire les accusations de partialité qui pèsent contre lui, mettant à son profit le silence de la Société des rédacteurs de Marianne (SRM). Cette fois, Gérald Andrieu, directeur adjoint de la revue, a consacré sa chronique de cette semaine au rapprochement Maroc-France. Une petite page qui s'enfle de commentaires grandiloquents. L'Algérie, elle, n'est concernée que par cette phrase maigrichonne : «Bien sûr, il était un peu naïf et illusoire d'espérer établir une relation de confiance avec l'Algérie tant le régime en place joue du ressentiment à l'égard de l'ancienne puissance coloniale qu'est la France. En cela, le chef de l'Etat n'avait pas totalement tort quand il parlait de la "rente mémorielle" dont use le pouvoir algérien.» Marion Rivet, journaliste au sein du même magazine, a commis un article complaisant envers le maire de l'Île-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), proche des milieux nationalistes algériens et qui a décidé, sans concertation avec les hautes autorités françaises, de fermer le stand du Maroc de la Station Afrique. Il n'est pas facile de démêler ce qu'il y a de vrai ou de faux dans un papier orienté. Aujourd'hui, les rancunes personnelles, trop vives, tiennent en otage une couverture équilibrée de l'actualité marocaine au sein de Marianne. La revue, très critiquée en France en raison de sa ligne souverainiste, existe depuis près de trois décennies et compte cinquante-cinq cartes de presse. Selon les sources de Barlamane.com, sa nouvelle formule lancée en mars, avec une pagination réduite de moitié et un prix passant à 50 MAD, n'a pas séduit les rares lecteurs marocains du magazine, lequel a vu sa diffusion en France baisser au fil des années selon l'Alliance pour les chiffres de la presse et des médias (ACPM). Il se maintient derrière ses concurrents Le Point, Le Nouvel Obs et L'Express. Pour satisfaire de misérables rancunes personnelles, quelques signatures au sein de Marianne se sont livrées à des attaques en règles contre Maroc. Sauf que les bonnes plumes sauront répudier toute solidarité avec de semblables manœuvres. Ceux qui défrichent le même champ, creusent dans le même sillon, sans se laisser décourager par une certaine indifférence du public à l'égard de leurs combines, dans l'unique souci de la réclame, ne font que compromettre et abaisser la dignité d'un titre qui lutte pour durer.