Un journaliste français, expulsé fin septembre 2023 du Maroc, est devenu, depuis quelques temps, un fanatique prosélytiste du Polisario avec des procédés peu déontologiques, au point de devenir le panégyrique adulateur d'un groupe paramilitaire génocidaire soupçonné de liens avec des factions terroristes. Le magazine Marianne cautionne-t-il ces combines ? Un journaliste qui fait cause commune avec un groupe paramilitaire criminel au mépris de ses employeurs ? Quentin Müller, rédacteur en chef adjoint du service international de la revue française Marianne, a été expulsé du Maroc fin septembre 2023, où il préparait des reportages clandestins sans autorisation officielle. Son refoulement est intervenu au moment où le Conseil national de la presse (CNP) a adressé une plainte au Conseil de déontologie journalistique et de médiation français (CDJM) à propos de publications qui attaquent «de manière arbitraire, le Maroc et ses institutions.» Sur X (ex-Twitter), les partis-pris du journaliste factieux, qui ne porte plus qu'un regard hostile sur le Maroc, s'affichent en plein jour. Soutenue par les Etats-Unis, la France et Israël, l'armée marocaine a bombardé au napalm et au phosphore blanc civils et rebelles sahraouis. Les trois quarts de la population autochtone s'est réfugié en Algérie où elle vit en exil depuis 50 ans. ⬇️⬇️https://t.co/0NcdIXWCC9 pic.twitter.com/azKcVMWB77 — Quentin M. (@MllerQuentin) March 8, 2024 Révisionnisme historique Cette semaine M. Müller a ouvert les pages de Marianne à Mohamed Sidati, un des porte-voix du Polisario, qui a déroulé en sous-main les éléments de langage des renseignements algériens, dans un grand-guignol peu déontologique : «Le Maroc brade nos terres à des entreprises israéliennes ou émiraties», a-t-il péroré. D'où parle-t-il ? le 10 janvier, à l'issue d'une réunion du Haut-Conseil de sécurité (HCS, défense), le régime algérien a critiqué ouvertement «les agissements hostiles à l'Algérie, émanant d'un pays arabe», allusion quasi-directe aux Emirats arabes-unis. Par ailleurs, Madar Holding (Management et développement des actifs et des ressources, anciennement SNTA) s'est plié au contenu d'un courrier récent adressé par le ministre de la justice à la Chambre nationale des notaires, et ne signe plus de contrats «en lien avec la Société des tabacs algéro-émiratie (STAEM) et United Tobacco Company (UTC)». Si l'Algérie insinue, le Polisario certifie. Jeu de dupes. Que reste-t-il d'un soliloque qui donne tort aux «adversaires» de l'Algérie, qui prône la rancune contre les événements réels, le désir de convaincre d'erreur tout ce qui est vrai, la mauvaise humeur contre tout ce qui s'est fait au Maroc, et qui défend sans examen les prétentions d'une milice clientéliste utilisée dans un conflit proxy ? Abus de confiance manifeste Durant toute l'entrevue, la fantasmagorie algérienne a été accréditée sans contradiction quelconque et sans l'ombre d'une preuve : «Rabat a mené une campagne de démantèlement des habitats des Sahraouis vivant dans des zones périphériques pour les forcer à rejoindre les villes où ils sont surveillés», «le Maroc a installé des colons pour que les Sahraouis restés en zones occupées deviennent minoritaires sur leur propre territoire» ou encore «les Israéliens font de l'extraction de pierres rares, de la recherche de gaz offshore et sont actifs dans le secteur halieutique». Bien sûr, il fallait inventer «la présence militaire israélienne» et dénoncer Tel-Aviv qui «vend des drones à l'armée marocaine», des engins «qui s'en prennent à nos troupes mais surtout aux derniers civils qui se risquent à vivre dans les zones [libérées]». Des zones, pour rappel, où il n'y a pas âme qui vive. Le magazine «Marianne» a-t-il vérifié le contenu de ce texte orienté avant diffusion ? Quand le Polisario profite des tergiversions françaises La phrase la plus révélatrice de l'entretien est surtout la plus malcommode pour la France : «Ces dernières années, on avait l'impression que la France observait un certain répit dans son soutien sans limite au Maroc, on sentait moins d'enthousiasme à défendre les thèses marocaines», a ergoté Sidati, insistant pour que la France ait une politique étrangère plus «indépendante et affirmée». Que les gémissements accusateurs du Polisario se fassent entendre dans un magazine peu lu, cela peut encore se concevoir ; la chose étonnante, c'est de voir un magazine s'immoler à l'esprit niveleur d'un journaliste qui n'a plus que sa rancune pour guide. Ce mécontentement contre le Maroc s'exhale en vaines paroles et se passe en conversations, en interviews téléguidées, en déclamations intempestives. Le rédacteur en chef adjoint du service international de Marianne profite de son support et de sa position pour régler des comptes avec un Etat souverain à travers son cas personnel. Dans le domaine de l'intelligence, par conséquent dans l'ordre moral, par conséquent aussi dans l'ordre journalistique, de tristes effets ont été constatés. Le scepticisme en matière de principes conduit toujours au pire. «Le Maroc a tout à fait le droit de m'arrêter et de m'expulser», a reconnu Quentin Müller lors de Thinkerview une émission-débat française sans montage et diffusé en direct. «Je ne me suis pas déclaré lors de ma visite au Maroc», a-t-il admis encore. Si la loi et l'autorité veillent à la sûreté des droits et des intérêts légitimes, elles respectent par cela les plus saines notions de leur utilité. En revanche, des objections de théorie et de pratique s'imposent lorsque Quentin Müller se fait l'avocat d'une milice sanguinaire manipulée par une ploutocratie autoritaire, sans l'aval (apparent) de ses employeurs.