Dbibina parcourt comme à son habitude la presse et se met à penser que pour certains, cette presse est une arme ; et une arme placée entre des mains malintentionnées peut faire du dégât, ou au moins essaie d'en faire. Comment expliquer autrement cet acharnement de celui qui se dit journaliste Quentin Müller, et de son usage abusif de Maâti Moul-jib, son factotum de service dès lors qu'il s'agit de sortir des saletés sur le Maroc et ses institutions les plus importantes ? Dbibina sait que tout le monde connaît Moul-jib, cet homme prétendu historien mais qui est en réalité un homme âpre au gain, qui a gagné ou plutôt détourné des millions de dirhams d'un centre d'études et de recherche qu'il a transformé en une machine à cash pour lui. Mais qui est Quentin Müller ? Un jeune homme doté d'une âme de grand bienfaiteur de l'humanité autoproclamé, qui pourchasse le mal là où il le voit, c'est-à-dire partout où le cliché est facile et peut rapporter gros en notoriété (Maghreb, Syrie, Yémen...). Il travaille à Marianne, ce magazine autrefois prestigieux, qui a aujourd'hui versé dans une forme putride de droite extrême. Courageux parfois mais jamais téméraire, il évite les zones de conflit, puisqu'il ''couvre'' les massacres à Gaza depuis Rennes et Nantes où il a été voir des enfants blessés, des enfants martyres, dont il a fait peu de cas en rapportant des horreurs sur leurs cas, photos à l'appui ! Dbibina a la nausée face aux vomissures de ce type sur des personnes déjà accablées par leur sort. Peu de journalisme, trop de propagande Quentin Müller, qui se présente comme spécialiste du Maghreb, fait une fixette sur le Maroc depuis ce jour de septembre, quand il avait été expulsé par les autorités marocaines ; lui et son employeur Marianne avaient alors crié au loup, à la répression, au manque de liberté d'expression. De retour en France, le jeune excité a voulu faire de ce simple fait divers une affaire d'Etat mais personne ne l'a suivi, et pour cause. Contrairement à des centaines de journalistes étrangers présents au Maroc après le séisme d'al Haouz, lui a été expulsé car il avait profité de son séjour dans le royaume pour enquêter sur le pays, à sa manière, à coups de jugements à l'emporte-pièce, d'attaques étayées par rien, de stéréotypes que seul un homme ignorant les réalités peut proférer. Dbibina se souvient de l'assentiment général à son expulsion, les Marocains étant à cette époque meurtris par les conséquences du séisme et n'ayant ni le temps ni la patience de supporter des types comme Muller. Alors, pour se venger de son expulsion – très réglementaire et légale au demeurant –, il a interviewé en octobre 2023 le préposé aux insultes contre le Maroc, le fameux Moul-jib. Dbibina est désolé de ne pas pouvoir dire le montant que cet homme a perçu, le magazine Marianne pour lequel il travaille étant en effet assez riche pour distribuer de l'argent partout. Mais ce montant doit être important, si l'on en juge par la quantité de saletés proférées par ce désormais très riche Monsieur sur son pays. Et donc, pour en donner à Muller et à Marianne pour leur argent, Moul-jib accorde cette interview et y remonte jusqu'à feu Mohammed V, en passant bien évidemment par feu Hassan II. Il joue au délateur, au dénonciateur, ce qu'en marocain on appelle un ''biyya3'', et chacun sait qu'un biya3 dit tout et n'importe quoi pour le fric. Il parcourt l'histoire du pays, prend des libertés avec les faits et se présente toujours en héros que le très naïf Muller croit. Puis Moul-jib, certainement pour obtenir une rallonge de Marianne, profère ses élucubrations sur le fameux logiciel Pegasus, dont on a pourtant tout dit sans jamais prouver les liens du Maroc avec ce matériel. Mieux, le renseignement espagnol, par la voix de l'Agence espagnole de contre-espionnage, puis la justice du même pays à travers l'Audience nationale et enfin le directeur du Cabinet de la présidence du gouvernement espagnol Oscar Lopez ont tous innocenté le Maroc. En France, sommés de donner des preuves de leurs accusations contre le Maroc concernant toujours l'utilisation de Pegasus, plusieurs médias n'ont dû leur salut qu'à la justice française qui a décidé de l'irrecevabilité des plaintes que le Maroc avait déposées, se référant à une loi de 1881 ! Très laborieux, tout ça ! Quentin Müller, la rancune tenace Et voilà que notre homme Moul-jib à la conscience marchande et à la vertu négociable apporte dans cet entretien d'octobre dernier avec Muller des révélations sur le Maroc qui aurait acheté Pegasus grâce à l'autorisation obtenue par son fabricant NSO auprès de l'Etat d'Israël, que ce logiciel aurait été acheté grâce à l'argent du Golfe. Il est très bien informé, le biyya3 ! Il a ses entrées dans les chancelleries des Etats du Golfe, il sait ce que fait ou ne fait pas l'Etat d''Israël. Il sait tout, mais alors pourquoi n'a-t-il pas apporté son témoignage devant des cours de justice ? Mieux encore, il se prétend ''le premier citoyen d'Afrique du Nord à être espionné par ce logiciel malveillant pendant deux ans''. Muller est heureux de disposer du ''témoignage'' de cet homme ''providentiel'' qui sait tant de choses et qui les dit, pour peu qu'on le paye, et quand on le paye, il déballe tout. Mais comme il n'y a rien à déballer, alors il ment, et Muller le croit ; il a dû payer assez cher pour ça, le pauvre ! Et c'est pour cette raison que six mois après son interview, il ressort les ''pégasusseries'' de Moul-jib ! Le Maroc et Pegasus ? Fake news Franchement, qui croire ? Le renseignement, la justice et le gouvernement espagnols ou le couple Muller payeur/Moul-jib receveur ? Franchement, si le Maroc était véritablement coupable d'espionnage, avec des preuves, pensez-vous que la justice française ne l'aurait pas condamné au lieu de voler confusément à la rescousse de médias trop imprudents, peut-être même impudents ? Dbibina relit lentement la déclaration d'Oscar Lopez, directeur du cabinet de la présidence du gouvernement espagnol, qui a qualifié de « fake news » et de « conspiration » les accusations fallacieuses portées à l'encontre du Maroc relatives à Pegasus, se disant « surpris » de « certaines suspicions et théories du complot » typiques de « l'extrême-droite » ! Dbibina sourit, car s'il savait que l'argent n'a pas d'odeur, il apprend avec cette affaire qu'il n'a pas d'orientation non plus : on peut se dire de gauche comme Moul-jib et goûter l'argent de l'extrême-droite, cet espace politique où évolue désormais Marianne et son jeune frustré en mal de notoriété Müller.