Le Parti de la justice et du développement (PJD), formation politique islamiste dans l'opposition, a perdu la moitié de ses forces depuis sa déroute électorale en 2021, selon son secrétaire général Abdel-ilah Benkiran, qui a affirmé que les contributions des adhérents pour enrichir les ressources de ses structures sont devenues négligeables. Dans les derniers temps, les querelles intestines du PJD, les rivalités internes et les guerres par médias interposés rendaient la condition de l'ancien parti au pouvoir encore plus précaire. En 2023, le PJD a été vivement éclaoussé par une polémique au cours de laquelle il a accusé la diplomatie marocaine de tropisme pro-israélien. Le cabinet royal avait, dans la foulée, critiqué «le secrétariat général du PJD, [ses] dépassements irresponsables et [s]es approximations dangereuses concernant les relations entre le Royaume du Maroc et l'Etat d'Israël.» Le PJD, accoutumé à évoquer opportunément la cause palestinienne pour rebondir sur le devant de la scène, a été rappelé à l'ordre. «La politique extérieure du royaume est une prérogative de Sa Majesté le roi (Mohammed VI) en vertu de la Constitution», une question qui «ne saurait être soumise [ni] aux surenchères politiciennes et aux campagnes électorales étriquées» ni «à un agenda partisan interne», a insisté le cabinet dans un communiqué au vitriol. Lent déclin Le parti islamiste a entamé une lourde descente aux enfers depuis sa défaite électorale en 2021, passant de 125 sièges dans l'assemblée (2016-2021) à 13, loin derrière ses principaux rivaux, le Rassemblement national des indépendants (RNI), le Parti Authenticité et modernité (PAM), et le Parti de l'Istiqlal. Alors que le parti prétend que l'opposition est sa «position naturelle», il n'hésite pas à multiplier les prises de position incendiaires contre le gouvernement actuel, quitte à appeler à des élections législatives anticipées, un scénario impossible. Lors de sa défaite avant trois ans, il qualifié les résultats d'«incompréhensibles, illogiques et ne reflétant pas la position du parti sur l'échiquier politique», faisant état de «graves irrégularités» fondées sur «la distribution d'argent» à proximité de bureaux de vote.