Depuis un certain temps, la police néerlandaise fait usage d'une violence excessive pour réprimer des protestataires pacifiques. Le dernier exemple en date est la dispersion musclée des manifestations propalestiniennes, sorties pour exprimer leur solidarité avec la population de Gaza. L'intervention des forces de l'ordre néerlandaises a suscité l'indignation des internautes, qui estiment que l'usage excessif de la violence à l'égard des manifestants sapent les principes de l'Etat de droit et le respect des droits de l'Homme. Le recours à la force est devenu presque une constante dans ce pays, jadis un havre de protestation des libertés. En mai, les policiers ont chargé avec une violence inouïe des étudiants propalestiniens retranchés dans des bâtiments du campus de l'université d'Amsterdam. La tentative de les déloger s'est transformé en affrontements féroces entre policiers et manifestants. Des images partagées sur la toile ont montré des policiers en train de frapper les étudiants à coups de matraque et de les traîner par terre. Une année auparavant, la police utilisé un canon à eau contre les participants à une action du mouvement écologiste Extinction Rebellion à La Haye pour protester contre les subventions aux combustibles fossiles. Au total 1.579 personnes ont été arrêtées dans cette opération. Une quarantaine ont été poursuivies pour vandalisme et outrage, Dans la nuit du 5 au 6 juillet 2022, la police néerlandaise a tiré des coups de feu sur une manifestation d'agriculteurs dans le nord du pays, qui protestaient à l'époque contre un plan du gouvernement destiné à réduire les émissions d'azote. Les violences policières visant ces agriculteurs ont déclenché une vive polémique dans le pays. Des agents ont tiré en l'air et de façon ciblée sur des fermiers, affirmant que ces derniers fonçaient sur des agents de police. Une version des faits démentie par une partie des agriculteurs et leurs sympathisants. En novembre 2021, deux manifestants ont été blessés par balles lors d'une manifestation à Rotterdam contre un confinement partiel pour lutter contre la pandémie de Covid-19, se trouvent à l'hôpital. La police a également effectué 51 arrestations. La police anti-émeute a repoussé à plusieurs reprises les manifestants, en déployant notamment un canon à eau. Des images partagées sur les réseaux sociaux ont montré une voiture de police en flammes. Les dérives policières répétitives aux Pays-Bas soulèvent de sérieuses inquiétudes quant à l'état de la démocratie en Occident, de manière plus globale. De nombreux rapports font état du recul des droits dans ces pays, où les manifestants sont souvent contrés par un usage disproportionné de la violence. La Confédération syndicale internationale (CSI), qui fédère 340 syndicats implantés dans 169 pays et territoires, a conforté ce constat général. Dans un monde où « la démocratie est en danger », l'Europe est la région où le respect des droits des travailleurs s'est le plus détérioré en dix ans, a affirmé la DSI, dans la dixième édition de son indice des droits dans le monde, publié le 12 juin 2024. Sur une échelle allant de 1 (« violations sporadiques des droits » des travailleurs) à 5 (« aucune garantie des droits »), « l'Europe, malgré sa réputation de porte-drapeau mondial pour les droits des travailleurs, a vu sa note moyenne passer de 2,56 à 2,73 entre 2023 et 2024 », s'inquiète la CSI. Au total, 73% des Etats européens ont « violé le droit de grève » et « des travailleurs ont été victimes de violences dans 9% des pays » du Vieux Continent.