Encore une fois, le Maroc demeure une référence de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) en matière de protection des droits de la classe ouvrière, alors que la Tunisie et l'Algérie font partie des dix pires pays pour les travailleurs dans le monde en 2024. Dans l'indice CSI des droits des travailleurs dans le monde, publié mercredi 12 juin par la Confédération syndicale internationale (CSI), le Maroc fait aussi bien que des pays comme l'Australie, la Belgique, le Canada ou la Suisse, tous classés dans la catégorie 3 sur une échelle allant de 1 («violations sporadiques des droits» des travailleurs) à 5 («aucune garantie des droits»). À l'exception du Maroc, tous les pays de la région MENA figurent dans le rouge avec une note moyenne de 4,74, contre 4,25 en 2014, date du lancement de cet indice qui scrute les garanties des droits des travailleurs. La CSI considère, par ailleurs, l'Europe comme la région du monde où l'on a enregistré la plus grande détérioration des droits des travailleurs au cours de la dernière décennie. «L'Europe, malgré sa réputation de porte-drapeau mondial pour les droits des travailleurs, a vu sa note moyenne passer de 2,56 à 2,73 entre 2023 et 2024», déplore la CSI. «Cette dégradation continue indique que le modèle social européen (...) est activement démantelé par les gouvernements et les entreprises, à un rythme qui s'accélère», a déploré l'organisation mondiale. La Confédération syndicale internationale rassemble 340 syndicats issus de 169 pays et territoires. Depuis 2014, elle publie annuellement son indice des droits dans le monde.