La Renaissance sportive de Berkane (RSB) recevra, dimanche (20H00), les Egyptiens du Zamalek en finale aller de la Coupe de la Confédération, dans un remake tant attendu de l'édition 2019 couronnée par le sacre des Cairotes aux tirs au but. Mais depuis cette confrontation, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts et le club de l'Oriental a gagné des galons, devenant, en peu de temps, une référence dans cette compétition avec deux titres (2000 et 2022). Les Berkanis ont rattrapé, chemin faisant, une part non négligeable de la différence d'expérience qui avait permis aux Egyptiens de les vaincre, quoique ces derniers n'aient pas été supérieurs au niveau technique ou tactique. De ce fait, la finale de cette année promet d'être indécise et équilibrée plus que jamais. Sous la houlette du Tunisien Mouine Chaabani, qui connaît sur le bout des doigts les ficelles d'une finale continentale, puisqu'il a déjà gagné à deux reprises la Ligue des Champions avec l'Espérance de Tunis, la RSB a renoué avec les traditions distinguant la marque de fabrique du club : rigueur tactique, discipline collective et jeu en rupture déroutant. Néanmoins, les attaquants de la Renaissance devront faire preuve de davantage d'efficacité dans les moments clés pour conquérir un nouveau sacre. L'expérience indéniable du coach tunisien dans ce genre de rencontres et sa maîtrise de l'atmosphère les entourant serait un atout majeur pour une préparation optimale et tranquille de cette finale, d'autant que Chaabani est au fait des qualités et des faiblesses du Zamalek, au regard de son passage dans le championnat égyptien entre 2021 et 2023. A l'opposé de la RSB qui se porte bien au plan national avec une solide troisième place en Botola Pro D1, le club cairote se trouve en mauvaise posture en championnat d'Egypte, qui tend les mains à nouveau à Al-Ahly. De là, on peut aisément comprendre l'extrême importance accordée par le club à la Coupe de la Confédération. Cette finale est perçue par le Zamalek comme une opportunité pour, à la fois, sauver sa saison et venir chahuter un tant soit peu la domination insolente des frères ennemis d'Al-Ahly, favoris pour une douzième Ligue des Champions face à l'Espérance de Tunis. Les retrouvailles entre la RSB et le Zamalek donneront à voir une opposition entre deux clubs diamétralement opposés à plusieurs niveaux. A juste titre, on pourrait être tenté d'établir un parallélisme entre la paisibilité de la ville de Berkane et le tohu-bohu d'une mégalopole comme Le Caire. D'une part, on est devant la force tranquille que représente la Renaissance de Berkane, qui s'est construit l'image d'un club organisé, bien structuré et ambitieux. En six ans, la RSB a remporté trois Coupes du Trône et une Supercoupe d'Afrique, outre les deux trophées en Coupe de la Confédération. Et pour continuer sur cette lancée, le club a réussi à renouveler, sans tambour ni trompette, son effectif suite au départ de la génération des tauliers, à l'image du capitaine historique Mohammed Aziz, Bakr El Helali, Hamdi Laachir, Larbi Naji et tant d'autres, qui ont été les artisans de l'irruption fulgurante du club sur les scènes nationale et africaine. Par contre, le Zamalek, qui espère renouer avec la gloire, se retrouve face à l'impatience d'un immense public, contrarié par les succès retentissants des voisins et rivaux d'Al-Ahly. Le Zamalek est aussi un club très médiatisé, ce qui expose les joueurs à une pression constante, d'autant qu'ils doivent défendre les couleurs d'une des équipes les plus titrées en Afrique avec cinq trophées de Ligue des Champions. Dans cette double confrontation, qui s'annonce prometteuse entre deux clubs d'Afrique du Nord, le suspense sera au rendez-vous jusqu'au sifflet final du match retour, le 19 mai prochain au Caire.