La rénovation urbaine de Casablanca et sa projection à l'international comme destination touristique et économique privilégiée seront déterminantes pour l'avenir de la métropole, selon un panel d'intervenants qui s'est exprimé le 2 mai. Pour sa deuxième conférence-débat de l'année, notre consœur La Vie Eco a abordé le thème : «Casablanca : horizon 2030», lors d'une conférence qui a donné la parole à Abdellatif Maâzouz, président du Conseil régional de la région Casa-Settat, Nabila Rmili, présidente du conseil de la ville de Casablanca, Abdelhamid Addou, patron de la Royal Air Maroc, et Youssef Belqasmi, président du directoire de la Sonarges. Casablanca est concernée par la mise en œuvre de grands projets publics afin de modifier et requalifier durablement le paysage urbain mais aussi la symbolique de la ville. «L'enjeu de la restructuration urbaine de Casablanca est bien de la positionner dans le réseau des villes qui comptent sur la scène internationale», a indiqué M, Maâzouz, affirmant que l'édition 2030 de la Coupe du monde, organisée conjointement par le Maroc, l'Espagne et le Portugal, fera de la ville une métropole ultramoderne. Casablanca est concernée par plusieurs chantiers majeurs, détaillés dans des documents fondateurs comme le Plan d'action communal (PAC), le plan de développement régional (PDR) ainsi que le Programme de développement du Grand Casablanca (PDGC) : parmi les projets attendus : la mobilité Casablanca-ouest, cinq lignes RER, un nouvel accès à l'aéroport Casablanca, la mise à niveau du complexe Mohammed VI, le parc Carrières centrales mu en un espace vert, les lignes 3 et 4 du tramway, une liaison portuaire sophistiquée ainsi que le grand stade de Casablanca, entre autres. Pour Nabila Rmili, les chantiers de Casablanca «mettent en liaison une variété d'acteurs publics et privés», évoquant l'importance de la mobilité et d'un «réseau de transports collectifs suffisamment dense pour assurer les dessertes et les progrès de la ville» qui soit «cohérent, intégré, multimodal sur différentes échelles territoriales», a-t-elle affirmé. Le PDG de la RAM, quant à lui, a indiqué que «Casablanca du point de vue de l'investissement et de la logistique, englobera également les flux aéronautiques, tant au trafic d'affaires qu'au tourisme, la métropole, selon lui, elle fera office de point focal de relations économiques transnationales fort diverses.» L'obtention de l'organisation du Mondial-2030 «constitue une grande occasion afin d'opérer une remise à niveau des infrastructures de la ville en termes de compétitivité, de multifonctionnalité, de capacité, de confort, et d'espaces dédiés etc.», a-t-il dit. Casablanca, ville de tous les défis infrastructurels Les différents intervenants ont évoqué les futurs chantiers qui changeront le visage de la métropole : le Grand stade de Casablanca, qui abritera des rencontres de la Coupe du monde 2030, d'une capacité de 110 000 places avec un budget d'environ cinq milliards de dirhams sur la période 2025-2028, mais aussi la mise à niveau du complexe Mohammed V de Casablanca, en conformité avec les normes de la FIFA-CAF. Parmi les projets cités plus souvent, une plate-forme dédiée à la commercialisation des produits agroalimentaires sera implantée à Had Soualem, et mobilisera un budget de 1,5 milliards de dirhams et rassemblera les quatre marchés de gros qui existent actuellement de Casablanca. Egalement, le projet de station de dessalement de l'eau de mer, la plus large au niveau africain inscrite dans le cadre du Programme national pour l'approvisionnement en eau potable et l'irrigation (PNAEPI-2020-2027, d'une capacité de traitement de 200 millions de m3 annuellement). Parmi les projets verts programmés, l'unité de tri et de valorisation des déchets ménagers de Casablanca, la plus grande au Maroc selon les estimations. d'un coût global qui dépasse les trois milliards de dirhams. Nabila Rmili a, au passage, évoqué le projet de méga-palais des congrès, destiné à accélérer le développement culturel pour promouvoir le tourisme de congrès et d'expositions. Il sera doté d'un budget global de 1,5 milliard de dirhams et abritera des salles de conférence, un centre d'expositions et un hôtel, et sera planté, selon les plans qui circulent, dans l'axe entre la ville de Casablanca et l'aéroport Mohammed V. Dans la foulée, la foire internationale de Casablanca sera renouvelée. D'autres chantiers sont prévus aussi, comme une deuxième ligne à grande vitesse, le développement d'un RER, des lignes de tramway, etc. «Les territoires de Casablanca seront aménagés pour répondre à une forte demande de mobilité, laquelle s'associent à de forts enjeux économiques», a expliqué Nabila Rmili. «Les enjeux sectoriels sont importants, ils se mesurent en termes d'attractivité, de connectivité. L'essentiel des investissements directs et indirects portaient sur des projets d'infrastructures, d'équipements et d'amélioration urbaine ainsi dans des sites sportifs», a rappelé Abdellatif Maâzouz.