La reconduction, lundi, par le roi Mohammed VI du chef gouvernement sortant, Abdelilah Benkirane dans ses fonctions eu égard à la victoire de son parti le PJD au scrutin législatif du vendredi 7 octobre, a mis fin aux spéculations sur la désignation éventuelle d'un autre dirigeant de cette formation politique, autre que Benkirane, pour former un gouvernement. D'ailleurs, le secrétariat national du PJD, réuni lundi après la nomination de leur dirigeant, s'est félicité du geste royal soulignant que « le roi a veillé à l'application des dispositions de la constitution » et de « la méthodologie démocratique ».
Abdelilalh Benkirane qui rempile ainsi pour un second mandat, dispose d'un délai d'un mois pour mettre en place une nouvelle équipe gouvernementale qu'il ira chercher d'abord chez ses partenaires au sein de l'ancienne équipe. Le PJD, rappelle-t-on, a remporté 125 sièges à la Chambre des représentants, contre 102 sièges, pour le PAM qui continuera de siéger dans l'opposition. A quelques jours de l'ouverture de la nouvelle législature, vendredi prochain, Benkirane n'aura certainement pas le temps de résoudre l'équation de la coalition, même si, au sortir de son audience avec le roi Mohammed VI, il a déclaré qu'il œuvrera dans les prochains jours à faire en sorte de trouver une équipe. Ses anciens partenaires, le Parti du progrès et du socialisme (PPS), le Mouvement Populaire (MP) et le Rassemblement national des indépendants (RNI) (ce dernier ayant remplacé en 2012 le parti de l'Istiqlal qui avait décidé de quitter le navire), ne se sont pas encore prononcés. Cependant, tout porte à croire qu'au moins deux d'entre eux, le PPS et le MP, poursuivront l'aventure, contrairement au RNI, dont les critiques acerbes exprimées à l'encontre du PJD par son président Salaheddine Mezouar, ministre des affaires étrangères dans l'équipe sortante, continuent de résonner et il serait difficile que ce dernier accepte de siéger encore une fois avec les islamistes. Sa demande de démission qui doit être tranchée par les instances supérieures du parti, en dit long sur le climat de confusion qui règne au sein de cette formation politique qui, pourtant, avait apporté un plus à l'équipe de Benkirane, de l'avis même de ce dernier. Le scénario d'un retour de l'Istiqlal (46 sièges) au sein de l'équipe Benkirane reste plus que plausible étant donné que les deux formations politiques partagent les mêmes valeurs, et que le parti de la balance est plus habitué à siéger dans l'exécutif que dans l'opposition. Son éventuel retour éviterait ainsi à Benkirane de courtiser les autres formations qui sont complètement à l'opposé de son référentiel, et lui garantirait une majorité au cas ou le PPS (12 sièges) et le MP (27 sièges) décident de rester.