Le PJD devra conduire de nouveau la majorité du Parlement après sa première place dans le scrutin du 7 octobre. La Constitution est claire sur ce point. En effet, l'article 47 de la loi fondamentale du pays stipule que «le Roi nomme le chef de gouvernement au sein du parti politique arrivé en tête des élections des membres de la Chambre des représentants, et au vu de leurs résultats. Sur proposition du chef de gouvernement, il nomme les membres du gouvernement». En attendant de connaître l'identité du chef de gouvernement chargé par le Souverain de former un nouveau gouvernement, les pronostics vont bon train sur la composition de la future majorité gouvernementale puisque le PJD aura besoin de plusieurs formations politiques afin de former une majorité. Plusieurs scénarios sont possibles. Alliance PJD-PAM ? Parmi les scénarios, il y a une coalition formée par les deux premiers partis politiques, à savoir le PJD et le PAM. A eux seuls, ces deux partis ont une majorité parlementaire confortable au regard de leur score dans le dernier scrutin. Une majorité avec deux partis est donc possible. Le hic, c'est que de nombreux cadres de part et d'autre brandissent un veto contre une possible alliance. Au cours de la campagne électorale, certaines figures des deux partis avaient même déclaré qu'une alliance entre les deux formations est une «ligne rouge». Ce scénario reste pour le moment peu plausible mais pas impossible. Reprendre les mêmes ? La majorité sortante composée du Rassemblement national des indépendants, du Mouvement populaire, du Parti du progrès et du socialisme ainsi que du PJD est capable d'un point de vue mathématique de maintenir son alliance actuelle pour former une majorité. Politiquement, les choses peuvent être un peu plus compliquées. Seuls le PPS et le PJD avaient officialisé leur volonté de maintenir leur alliance après les élections. Si certains cadres du Mouvement populaire ont laissé entendre une volonté de maintenir l'alliance avec le PJD, la direction de ce parti n'a pas pris de décision officielle. Reste enfin le RNI, il faut dire que les désaccords entre le parti de la colombe et celui de la lampe restent tout de même perceptibles. Le flou sur la participation du RNI dans une nouvelle majorité conduite par le PJD demeure total. L'Istiqlal reviendra-t-il ? Le parti de l'Istiqlal (PI) pourrait lui aussi retrouver la majorité. Pour rappel, le parti de la balance avait divorcé avec le PJD en 2013 au lendemain de l'arrivée de Hamid Chabat au secrétariat général du PI. Mais beaucoup d'eau a coulé sous les ponts depuis cette date. Depuis 2015, une nouvelle alliance entre le PI et le PJD paraît plus plausible même si le discours tenu par Hamid Chabat et Abdel-Ilah Benkiran au cours de la dernière campagne électorale avait laissé planer quelques doutes. La capacité du PI de rester encore plus dans les rangs de l'opposition sera déterminante dans le choix qui sera fait par la direction actuelle. Les recalés Plusieurs noms connus sur les scènes médiatique et politique n'ont pas réussi à obtenir un siège au Parlement. C'est le cas notamment de Yasmina Baddou. L'ancienne ministre de la santé et secrétaire d'Etat à la famille n'a pas réussi à obtenir un siège dans la circonscription de Casa-Anfa, longtemps considérée comme son fief électoral où elle a été régulièrement élue durant les dernières années. Le même sort a été réservé à l'ancien ministre de l'équipement et du transport dans les gouvernements Jettou et El Fassi. En effet, Karim Ghellab a été battu dans son fief à Sbata. Après deux mandats, M. Ghellab passe le témoin dans l'une des surprises du scrutin du 7 octobre. De son côté, Abdelali Domou figure aussi dans la liste des recalés dans la circonscription de Kelaât Sraghna. M. Domou qui fut l'un des dirigeants de l'USFP s'était présenté lors du dernier scrutin sous les couleurs du Parti du progrès et du socialisme (PPS). Enfin, le ministre sortant de l'emploi et des affaires sociales, Abdessalam Seddiki, a échoué dans l'obtention d'un siège dans la circonscription de Kénitra.