Une falsification assez grave puisque les Etats-Unis ont affirmé que les accusations de «génocide» à l'encontre d'Israël sont «sans fondement», en réaction au verdict de la Cour internationale de justice (CIJ). Un faux-pas qui remet en question le sérieux diplomatique algérien. Une spécialité algérienne. Antony Blinken, secrétaire d'Etat américain, a eu un entretien téléphonique, mercredi 15 février, avec son homologue algérien Ahmed Attaf. Si l'exposé de la discussion publiée par la diplomatie américaine mentionne «une fin durable de la crise à Gaza qui garantisse une paix et une sécurité durables pour les Israéliens comme pour les Palestiniens [et la nécessité] de poursuivre une étroite coordination sur ces questions au sein du Conseil de sécurité des Nations unies», l'agence de presse algérienne APS a préféré mettre en avant «les efforts diplomatiques déployés par l'Algérie au Conseil de sécurité pour activer les mesures temporaires prises par la Cour internationale de justice.» Séance tenante, le porte-parole du département d'Etat américain, Matthew Miller, a annoncé dans un communiqué officiel que l'appel «portait plutôt sur des efforts conjoints visant à résoudre durablement la crise à Gaza, garantir la protection des civils, augmenter l'aide humanitaire aux Palestiniens, et maintenir une coordination étroite au Conseil de sécurité des Nations unies.» Multirécidiviste La diplomatie algérienne est coutumière à ces petits arrangements avec la vérité. Cette fois, elle voulait mettre en lumière une réunion du Conseil de sécurité, qu'elle a demandée, fin janvier, pour se pencher sur la décision de la Cour internationale de justice (CIJ) appelant Israël à entraver tout acte éventuel de «génocide» à Gaza. En coulisse, Alger ambitionnait de «donner un effet exécutoire au prononcé de la Cour internationale de justice», sans succès. Les affabulations de Attaf sont d'autant plus fâcheux qu'elles contredisent la position officielle américaine. Les Etats-Unis avaient indiqué que les accusations de «génocide» à l'encontre d'Israël sont «sans fondement», après le verdict de la Cour internationale de justice (CIJ), allant jusqu'à dire que «la Cour n'a pas conclu à un génocide ni appelé à un cessez-le-feu» et que la décision de la Cour «est conforme à notre point de vue selon lequel Israël a le droit de prendre des mesures pour s'assurer que les attaques du 7 octobre ne se répètent pas, dans le respect du droit international.» Pour rappel, le Conseil de sécurité de l'ONU affiche de profondes dissensions sur le dossier israélo-palestinien, une prise de décision commune rarement atteinte. De nombreux projets de texte ont été déclinés soit par le pouvoir du véto soit pour la raison d'un nombre de voix insuffisant.