Le hackeur français Sébastien Raoult, accusé par la justice américaine d'avoir fait partie d'un groupe de pirates informatiques qui a ciblé le tissu informatique d'une dizaine d'entreprises, a été condamné à trois ans de prison par un juge de Seattle. Il a beaucoup menti, notamment sur les conditions de sa détention au Maroc. Avant que la Cour de cassation n'émette en août 2022 un «avis favorable» à l'extradition de Sébastien Raoult vers les Etats-Unis, où il est notamment accusé de complot en vue de commettre fraude et abus électronique, ce dernier s'est plaint de ses conditions de détention au Maroc. Arrêté sur la base d'une notice rouge émise par Interpol alors qu'il s'apprêtait à embarquer pour la France, Sébastien Raoult a prétendu le contraire devant le juge, affirmant que sa captivité au Maroc était normale. Auparavant, d'ailleurs, il avait obtenu cinq visites consulaires françaises qui ont permis de s'assurer de ses conditions de détention et de sa situation. Dans les faits, Sébastien Raoult a menti afin que le Maroc suspende son extradition puisqu'il encourrait une très lourde peine de prison. Devant le magistrat qui l'a également condamné à rembourser cinq millions de dollars aux structures qu'il a visées, il n'a jamais mentionné un traitement dégradant subi au Maroc. Arrêté à Tanger en mai 2022, puis extradé huit mois plus tard aux Etats-Unis, cet ancien étudiant en informatique avait d'abord plaidé non coupable. Mais, en novembre 2023, il a finalement fait volte-face, sur la pression de ses avocats. Sébastien Raoult a reconnu être coupable d'association de malfaiteurs pour commettre une escroquerie informatique et d'usurpation d'identité aggravée. En terme d'un accord négocié, les procureurs américains ont abandonné sept autres chefs d'accusation à son encontre.