Le Français Sébastien Raoult, extradé mercredi du Maroc vers les Etats-Unis, a plaidé «non coupable» de cybercrimes vendredi 27 janvier dans un tribunal de Seattle (nord-ouest). Le jeune homme de 21 ans a comparu en personne, assisté d'un traducteur, devant la juge fédérale Michelle Peterson qui lui a signifié les charges pesant contre lui. Un avocat commis d'office a expliqué qu'il plaidait «non coupable» à ce stade de la procédure. L'accusation ayant évoqué un «risque de fuite», la magistrate a décidé qu'il serait maintenu en détention jusqu'à la prochaine audience, fixée au 3 avril. Sébastien Raoult avait été arrêté le 31 mai à l'aéroport de Rabat-Salé à la demande de la justice américaine. Il a été extradé mercredi par le Maroc, malgré les vives protestations de sa famille et de son avocat. Il est poursuivi par la justice américaine avec deux autres ressortissants français, Gabriel Bildstein, 23 ans et Abdel-Hakim El-Ahmadi, 22 ans. Les trois hommes sont accusés d'avoir formé le groupe de hackeurs «ShinyHunters» et d'avoir, à partir de 2020, dérobé des données confidentielles à 60 entreprises, dont certaines situées dans la région de Seattle, pour les revendre sur le darkweb. Selon différents experts, ils ont pris pour cible le compte de Microsoft sur la plateforme de partage de code informatique Github, le site d'e-commerce indonésien Tokopedia, la marque de vêtement américaine Bonobos ou encore l'opérateur téléphonique américain AT&T. Ils font face à neuf chefs d'inculpation, notamment pour association de malfaiteurs, fraude informatique, usurpation d'identité, passibles chacun de peines allant de 2 à 27 ans de prison.