Dans un entretien accordé, jeudi 21 décembre, à un média espagnol pro-Polisario, la séparatiste Aminatou Haidar a dénoncé le refus de renouveler son permis de séjour en Espagne, qualifiant cette décision administrative, de «mesure politique», fruit «d'une complicité entre Madrid et Rabat», similaire à celle de 2009 (en référence à son expulsion de l'aéroport de Laâyoune, par les autorités marocaines, après son retour d'un voyage aux Etats-Unis). Comme nous l'avions démontré, Aminatou Haidar ne remplirait plus les conditions légales pour résider en Espagne. Aminatou Haidar, plus étrangement, affirme qu'elle devrait jouir, de plein droit, d'une carte de séjour temporaire (refusée cette fois pour multiples infractions à la loi espagnole). Par ailleurs, interrogée si elle pourrait recourir de nouveau à une grève de la faim, elle a rétorqué qu'en tant que défenseur des droits de l'homme, et dans l'attente que le gouvernement espagnol «rectifiera son erreur», elle à sa disposition «de nombreux moyens pacifiques et qu'elle utiliserait ce qui lui convient», en ajoutant que le soutien espagnol affiché au Maroc «est honteux, inacceptable et une véritable trahison», reprenant mot pour mot les propos du président algérien Abdelmadjid Tebboune. Ce dernier a qualifié, fin avril 2022, le soutien de l'Espagne en faveur de la position marocaine sur la délicate question du Sahara d'«inacceptable, moralement et historiquement.» Contradictions de Haidar Aminatou Haidar a dénoncé, enfin, les refus de visas pour les «activistes» sahraouis. «Les consulats espagnols ne donnent même pas de rendez-vous pour les formalités de visa. C'est exactement ce qui s'est passé avec trois autres activistes qui n'ont pas pu nous accompagner au festival de cinéma Fisahara (…) Si nous ne sommes pas des êtres humains, nous devons le savoir. Nous sommes Espagnols et enfants d'Espagnols», a-t-il elle expliqué. Une déclaration assez déconcertante émanant de celle qui a refusé, sans cesse et à maintes reprises, la nationalité espagnole ou un statut de «réfugiée» en Espagne.