La première activité diplomatique du nouveau chef du gouvernement algérien, Ennadir Larbaoui, aura été de recevoir le soi disant président du parlement du polisario «en visite en Algérie et venant d'Algérie», à l'invitation de son homologue algérien, Brahim Boughali. Par contre Salah Goudjil (91 ans), président du conseil de la nation (sénat) et un des caciques du FLN, qu'il a rejoint en 1962, et qui est connu pour ses fréquentes diatribes contre le Royaume, n'aurait pas d'homologue dans les camps de Tindouf, pour garnir son agenda d'un tel rendez-vous. Ennadir Larbaoui que nous connaissons, nous au Maroc, pour avoir incarné à New York, pendant quelques années, face à notre ambassadeur Omar Hilale, la doctrine belliciste de la junte d'Alger sur la question du Sahara marocain et sur bien d'autres sujets, allant même jusqu'à dénier au Maroc, la présidence du Comité Al Qods. Des confrères marocains se seraient inquiétés outre mesure de l'arrivée de Larbaoui à la primature à Alger, en considérant que le cercle des anti-marocains déclarés, au plus haut niveau du «système» en Algérie, aura été bouclé...après Tebboune et Chengriha. S'il a été rappelé à Alger, depuis New York, c'est probablement pour booster la diplomatie algérienne, qui connaît, depuis un quart de siècle, un cumul d'échecs sur le dossier du Sahara marocain. Les premiers signes de cette volonté furent la nomination de l'ancien chef de la diplomatie algérienne, Sabri Boukadoum à Washington et d'un nouvel ambassadeur d'Algérie en Espagne, après l'avortement de toutes les tentatives de chantage contre Madrid, sur le même dossier, alors que Tebboune avait juré que la normalisation avec l'Espagne serait conditionnée à l'annulation de la décision de Pedro Sanchez de reconnaitre le Plan d'autonomie comme la plus sérieuse et la plus réaliste issue pour le règlement de la question du Sahara. Finalement, Alger envoie un nouvel ambassadeur en Espagne sans condition aucune, son chantage ayant avorté sur toute la ligne. Se trompent ceux qui parmi nous, ou parmi nos frères algériens, penseraient que le rappel de Larbaoui à Alger, aurait été justifié par la volonté de la junte d'affranchir les citoyens algériens, 61 ans après l'indépendance, des longues files d'attente et des énormes bousculades, pour se procurer leur ration de lentilles, leur carton de lait ou leur bidon d'huile. Au centre des préoccupations et des priorités de la junte qui est aux commandes du pouvoir en Algérie depuis l'indépendance confisquée, il faut inscrire le Maroc et la question du Sahara marocain, qui drainent d'année en année, sur le plan diplomatique, au niveau international, plus d'adhésions et de soutiens en faveur de notre pays. L'Algérie boycotte le sommet saoudo-africain, parce que le polisario n'y était pas invité, et le sommet arabo-islamique sur la Palestine, parce que l'Algérie, contrairement au monde arabo-musulman, préconiserait une riposte «énergique» à Israël, celle d'une saisine par les corporations d'avocats, de par le monde, de la Cour pénale internationale pour la condamnation de l'état hébreu pour génocide. La troisième «puissance» militaire africaine serait prête à faire la guerre au Maroc, à cause d'une poignée de mercenaires qui, en nombre, n'égaliseraient même pas celui des morts de Ghaza, que de prendre la revanche pour tout le monde arabe et musulman contre l'arrogance d'israël où les caporaux algériens seraient appelés à déployer leur expertise et leur génie militaire. Pendant que le monde arabo-musulman est préoccupé par la guerre en Palestine, l'Algérie ordonne à ses pions à Tindouf de tirer des roquettes contre des populations civiles marocaines, dans l'espoir de provoquer un nouveau conflit, cette fois-ci, en Afrique du nord, pour amplifier la pression et le chantage iraniens contre les Etats-Unis d'Amérique. Ennadir Larbaoui ne ferait pas mieux que ses prédécesseurs, acculé qu'il est par l'armée à servir d'autres agendas que ceux, urgents et pendants du peuple algérien. Les échecs diplomatiques cumulés de l'Algérie sont à mettre au passif, non pas du seul ministère algérien des affaires étrangères, mais du système dans son ensemble, qui a perdu toute crédibilité au niveau international, en raison d'une grave défaillance en matière de gouvernance et de l'exécution impitoyable de 200.000 Algériens, durant la décennie noire. En dépit d'un tableau de bord peu reluisant, l'Algérie, plus portée sur la diplomatie que sur la gouvernance interne, catastrophique, s'apprête à entreprendre «la libération de la Palestine et de tous les peuples du monde», depuis la tribune du Conseil de sécurité, à partir de Janvier, en tant que pays membre non permanent, pour deux ans. Je parie qu'aucune résolution condamnant Israël ne sera adoptée, sous la présidence de l'Algérie, en Janvier, et pendant tout son mandat. L'Algérie va déployer d'énormes moyens humains, diplomatiques et financiers pour modifier la trajectoire empruntée par le dossier du Sahara, mais ses efforts resteront, comme nous l'espérons, vains. *Journaliste et écrivain