Le chef de l'Etat fiançais a confirmé dimanche dans Le Parisien qu'il souhaitait de nouveau un seul texte sur l'immigration, sans préciser quand il serait examiné, ni s'il se réservait la possibilité d'employer le 49-3 dessus. Emmanuel Macron a finalement souhaité dimanche dans Le Parisien que la future loi sur l'immigration soit présentée «en un seul texte», qui permet un «équilibre», après avoir annoncé il y a un mois le découpage de son projet. «Je veux une loi efficace et juste, en un seul texte tenant cet équilibre», a déclaré le chef de l'Etat. Dans une allocution le 22 mars, il avait pourtant indiqué vouloir saucissonner le projet en «plusieurs textes» pour n'en garder que les aspects les plus consensuels, faute de majorité absolue à l'Assemblée. Mais la manœuvre avait suscité également de l'hostilité à droite comme à gauche, le ministre de l'Intérieur plaidant lui-même la semaine dernière pour «un projet de loi fort»: «je souhaite que ce soit le texte que j'ai proposé» et non pas de nouveaux textes, avait-il déclaré. Le projet de loi initial porté par Gérald Darmanin et le ministre du Travail Olivier Dussopt comporte deux volets principaux, chacun irritant une partie des oppositions : d'une part des mesures pour faciliter et accélérer les expulsions des étrangers qui constituent une menace pour l'ordre public ; de l'autre des mesures de régularisation pour certains travailleurs sans-papiers dans les secteurs en «tension». «Le 'en même temps' n'est pas une ambiguïté. Quand vous êtes sur ce chemin de crête, vous êtes attaqué en stéréo, ceux qui disent il est trop mou et ceux qui clament il est affreux», a ironisé dimanche Emmanuel Macron, en déplorant un débat «souvent caricatural» autour de l'immigration. «Nous devons être plus exigeants en matière d'intégration, défendre une laïcité à la française», a-t-il plaidé. «Côté immigration, nos procédures sont beaucoup trop longues. Les délais explosent, les gens finissent par trouver un travail, s'établissent et sont protégés par d'autres règles. Donc ça ne marche plus», a-t-il souligné. «Je ne sais pas vous dire quel sera le chemin» Le chef de l'Etat est cependant resté évasif sur la méthode qui sera employée par l'exécutif pour faire voter ce texte, alors qu'Elisabeth Borne s'est engagée à ne plus employer l'article 49.3, hors textes budgétaires. «La première ministre est en train de regarder avec les différents partis, je ne sais pas vous dire quel sera le chemin», a déclaré le chef de l'Etat. «Il faut construire une majorité politique, cela dépend de ce que la majorité relative d'une part, les oppositions constructives de l'autre, sont prêtes à rejoindre», a-t-il éludé. Lors de son allocution télévisée lundi dernier, le président de la République avait relancé le sujet et promis de renforcer «le contrôle de l'immigration illégale, tout en intégrant mieux ceux qui rejoignent notre pays». Et sur RTL mardi, Olivier Dussopt a lui aussi placé l'objectif d'une reprise du débat «avant l'été».