Pilier de stabilité, leader dans la sécurité, dans la modération -notamment en termes de politiques de voisinage de l'Afrique au Moyen Orient en passant par la Méditerranée- leader dans les questions de changement climatique et énergies renouvelables... – hier, Blinken à Washington comme Varhélyi le 2 mars dernier disent que le Maroc confirme sa place dans sa contribution de haut vol "dans des domaines d'une importance capitale pour le monde". Il est clair que la multiplication des visites au Maroc d'officiels sécuritaires et militaires US (arrivée le 5 mars du général d'armées et chef d'état-major des armées, Mark Milley et le 21 février, du directeur du FBI Christopher Wray) ou Européens qui décident des budgets et des accords de coopération (notamment la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen et deux fois en moins d'un an, le commissaire européen à la politique de voisinage et à l'élargissement, Oliver Varhelyi) sont à elles seules des signes du renforcement des relations et des partenariats à haut niveau avec le royaume. En effet, le pays déploie depuis l'accession au trône du roi Mohammed VI une stratégie sécuritaire globale intégrée et multidimensionnelle basée sur l'anticipation et la prévention qui couvre les champs sécuritaire, religieux et juridique, socio-économique, de dévelopement humain au service des échanges régionaux, continentaux et multilatéraux. Informations et expertises qu'il partage avec les pays partenaires ou demandeurs. Cette vision royale a servi l'élargissement, désormais de mise, de la notion de sécurité globale, outre la lutte antiterroriste et les facteurs économiques et environnementaux ou antidémocratiques qui la fragilisent, à d'autres domaines considérés comme des menaces dès lors qu'elles s'attaquent à la stabilité locale ou mondiale comme le crime organisé et le cybercrime. Cet élargissement des domaines de stabilité mondiale comprend également la capacité à prévenir des catastrophes naturelles, les crises sanitaires, le changement climatique. En somme assurer « la pérennité des activités collectives et individuelles » et le développement humain. Concernant le Maroc, il s'agit des grands chantiers menés sous l'impulsion royale qui y ont fortement contribué tels que : les énergies renouvelables ; la continuité de la politique des barrages, les stations de dessalement des eaux ; la formation des Oulémas et mourchidates pour un Islam modéré au Maroc et dans les pays africains partenaires pour contrer l'extrémisme religieux violent ; l'Instance Equité et Réconciliation, le programme Moussalaha pour la réintégration des anciens combattants extrémistes repentis dans la société ; la mise en place de l'Initiative Nationale pour le Développement Humain, et plus récemment le chantier de la couverture sociale généralisée ; ainsi que les grands projets d'infrastructures ... Cette vision prospective a de toute évidence constitué un levier pour répondre rapidement et efficacement aux multiples défis globaux et a consacré le leadership du Maroc en ces domaines, dès 2016, tels que mentionnés par Blinken et Bourita le 20 mars courant. La sortie du Maroc de la liste grise de GAFI le 24 février dernier n'est pas étrangère non plus à la réitération de son leadership et engagement dans la lutte contre tout réseau criminel, blanchiment d'argent et financement du terrorisme compris. Outre la levée des capitaux, les notations souveraines et des banques locales, la confiance des investisseurs et l'image du Maroc à l'international s'en est trouvée encore plus positivement impactée. D'ailleurs, fait sans précédent, le rapport 2021 paru en fin février 2023 sur le contre-terrorisme publié par le Département d'Etat américain a retiré uniquement du document concernant le Maroc la mention -qui prévalait depuis 2018- de frein que constituent les tensions entre le royaume et l'Algérie au combat contre le terrorisme dans la région, tout en la maintenant dans la partie sur l'Algérie. Ce qui sous-entend que les tensions ne sont plus considérées comme du fait des deux pays. La responsabilité n'est plus envisagée comme partagée, mais du fait unique d'Alger. Les Etats-Unis rappellent à l'Algérie clairement en langage diplomatique de cesser leur cabale anti-marocaine qui coupe l'herbe à toute coopération au service de la lutte antiterroriste. Quelques jours plus tard, c'est au tour de l'Union européenne d'abonder dans ce sens. Le 2 mars, Oliver Varhelyi, vient appuyer le "Partenariat euro-marocain de Prospérité partagée" qu'il juge d'extrême importance pour l'Europe, soulignant le fait que des pays partenaires comme le Maroc sont rares. Il qualifie le royaume de « pays phare et un pilier de stabilité dans la région ». Plus encore, le commissaire européen partagera avec la presse à l'issue de ses discussions avec Nasser Bourita, sa vision prospective de construire une coopération trilatérale incluant Israel pour le développement et la stabilité de toute la région. De tels appuis extérieurs et de telles améliorations des mécanismes de développement et de prévention de tout facteur déstabilisant devraient être renforcés en interne par une politique économique gouvernementale continue à même de hisser enfin le Maroc au rang de puissance économique émergente qu'il peine à devenir. En effet, le recours systématique à la dette que pourrait encourager encore plus la sortie de la liste grise de GAFI révèle une addiction à l'endettement qui est non seulement une solution de facilité ainsi qu'une réaction plutôt qu'une action aux problèmes structurels et une incohérence vu le taux d'endettement à plus de 90% du PIB (chiffres du HCP). Au-delà des effets d'annonces et des titres attractifs de plans ou labels de comités, commissions et parfois même de départements, une meilleure réaffectation des ressources, une bonne gouvernance, une convergence et une continuité des politiques publiques, plutôt que la multiplication de projets pilotes sans effets pérennes sur tout un secteur élargiraient le leadership du Maroc en matière de stabilité plus rapidement vu les potentialités réelles du pays.