La libération dans des conditions peu claires d'un journaliste français au Mali a suscité plusieurs interrogations. S'agit-t-il d'un otage devenu monnaie d'échange pour Emmanuel Macron ? Le journaliste français Olivier Dubois a été libéré près de deux ans après son enlèvement par des djihadistes au Mali. Celui qui est arrivé lundi à l'aéroport de Niamey au Niger a été capturé en 2021. Ce fait coïncide avec l'interview accordée par l'émir d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Abou Obeida Youssef al-Annabi, à la chaîne France 24, début mars. «Cette libération est un gage d'amitié et de cordialité accordé par Aqmi à Emmanuel Macron. Le timing de ce gage a été minutieusement choisi par le président français, confronté à une scène intérieure chaotique depuis plusieurs semaines», commentent nos sources. Pour rappel, Bamako avait accusé Paris de violer sa souveraineté territoriale et de soutenir militairement des combattants djihadistes. La lettre, explosive, adressée par le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, à la présidence en exercice chinoise du Conseil de sécurité de l'ONU, en 2022, dénonce les violations répétitives et fréquentes de l'espace aérien national par les forces françaises, qui ont servi à la France pour collecter des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel et pour leur larguer des armes et des munitions. Olivier Dubois, journaliste indépendant, avait été enlevé à Gao, dans le nord du Mali, par le GSIM, principale alliance djihadiste au Sahel, liée à Al-Qaïda. Il avait lui-même annoncé son enlèvement dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux le 5 mai 2021. Après quasiment un an de silence, une deuxième vidéo d'Olivier Dubois, 48 ans, avait été diffusée le 13 mars 2022 sur les réseaux sociaux, sans indication sur la date à laquelle les images avaient été tournées.