Le commissaire européen à la Politique de voisinage, Olivér Várhelyi, a entamé mercredi une visite officielle au Maroc, la première d'un haut responsable de l'UE depuis un vote du Parlement européen ciblant le Maroc. « Nous allons discuter de la manière dont nous pouvons approfondir davantage notre partenariat stratégique entre #EU et #Morocco », a tweeté M. Várhelyi à son arrivée à Casablanca, la capitale économique du royaume chérifien, pour cette visite de deux jours « Le Maroc est un partenaire solide de l'UE. Travailler ensemble pour notre prospérité et notre sécurité communes », a-t-il ajouté. À Casablanca, M. Várhelyi devait s'entretenir avec le directeur général du Fonds Mohammed VI pour l'investissement, Mohammed Benchaâboun, et des représentants du secteur privé. Il se rendra jeudi à Rabat pour rencontrer le Premier ministre Aziz Akhannouch, le chef de la diplomatie Nasser Bourita, et d'autres ministres du gouvernement, selon un communiqué de l'UE. À cette occasion, seront signés cinq programmes de coopération, d'une valeur d'environ 500 millions d'euros, portant la protection sociale, l'agriculture et les forêts, l'inclusion financière, la réforme de l'administration publique et la question sensible de la migration. Le responsable européen doit également annoncer de nouveaux programmes de coopération, d'une valeur de 126 millions d'euros, dans le cadre du plan d'action annuel pour le Maroc, précise le communiqué. La visite du commissaire Várhelyi – la deuxième en moins d'un an et qui survient après celle du chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell en janvier – s'inscrit dans un contexte où Rabat est visé par le Parlement européen. L'adoption le 19 janvier par le Parlement européen d'une résolution appuyée par la France a provoqué la colère de la classe politique marocaine. Dans un discours, mercredi à Rabat, le président de la Chambre des représentants marocaine, Rachid Talbi El Alami, a averti que « les partenariats ne vont pas de pair avec les propensions à donner des leçons et les relents patriarcaux et de tutelle », selon l'agence de presse marocaine MAP. Visant plus particulièrement la France, M. El Alami a fustigé « les manoeuvres de certaines forces politiques en Europe » qui cherchent à « s'immiscer dans les affaires intérieures » du Maroc. Depuis le vote du Parlement européen, Rabat accuse la présidence française d'avoir « orchestré » une campagne anti-marocaine à Bruxelles.