Le journal français «Le Monde» fait actuellement la promotion pour Alger d'«une conférence internationale» sur le Sahara marocain, pour sortir la junte militaire d'Alger de l'impasse dans laquelle elle est plongée, faute d'alternative à ses thèses éculées au niveau du Conseil de sécurité et de la communauté internationale. Le journal français fait sienne la thèse algérienne, selon laquelle le processus de règlement de la question du Sahara serait bloqué et que ni le Maroc ni l'Algérie ne s'en est tiré triomphant, après cinq décennies de conflit et qu'en conséquence, il conviendrait de convoquer une conférence internationale sous l'égide de Paris (le promoteur du projet), parrainée par «des Marocains», hostiles à leur pays. Le président français, dont le pays est progressivement chassé du continent africain, qui récuse le paternalisme colonial français, pousse très loin le bouchon de son hostilité au Royaume ancestral du Maroc et de son alliance stratégique avec la junte militaire. Outre l'activation de ses pions au parlement européen, pour jeter le discrédit sur le Royaume Chérifien (Pegasus, lobbying, corruption), le voila engagé pour sauver la face à une junte militaire corrompue, qui a massacré plus de 200.000 Algériens, pour s'opposer à la démocratisation du pays, maintenant que tous les voyants sont au rouge sur le registre de sa gestion du conflit du Sahara. Le Conseil de sécurité est aujourd'hui appelé, après deux résolutions successives, à désigner la partie qui bloque le processus de paix, qui refuse la mise en œuvre des recommandations du Conseil de sécurité, pour la relance des pourparlers de Genève (Tables rondes). C'est à ce moment précis que Paris tend la perche à la junte militaire d'Alger, en lui suggérant la convocation d'une conférence internationale, pour se substituer au processus ONUSIEN, qui met l'Algérie et la propagande algérienne au pied du mur, au bout de 50 ans de mensonges. La France connait effectivement le dossier, pour avoir colonisé la région et pour avoir été partie prenante non seulement à l'amputation de vastes territoires du Maroc à l'Est du Pays, au profit de son département algérien, mais au partage avec l'Espagne de l'Empire chérifien du Maroc, au nord comme au sud, à une époque où l'Algérie n'existait pas ni en tant que nation ni en tant qu'Etat, tant au moment de sa colonisation que durant des siècles durant auparavant. Choisir le camp de l'adversité au Maroc, dans le contexte de la contestation de sa présence et de son influence en Afrique, c'est en fait programmer sa mort lente. Voler au secours de l'Algérie, sur le plan diplomatique, pour éviter au navire de sombrer, ne peut s'expliquer par les seules fournitures de gaz et les exportations d'armes vers l'Algérie, lesquelles exportations, dans le contexte géopolitique actuel, risquent de provoquer une riposte énergique des Etats unis d'Amérique, aussi longtemps qu'Alger n'aura pas fourni des gages de son loyalisme au camp de l'occident, en guerre contre la Russie. Jamais, l'Elysée n'était allé aussi loin dans son hostilité et ses machinations contre le Royaume du Maroc. L'élection d'Emmanuel Macron à l'Elysée restera pour le Maroc sans nul doute, une tâche noire dans l'histoire des relations entre les deux pays. Comparé au défunt Jacques Chirac, qui défendait l'intégrité territoriale du Maroc, depuis le centre d'Alger, ou Nikolas Sarkozy, le recul se mesure en années-lumière. *Journaliste et écrivain